François Bozizé, ancien chef de l’Etat devenu chef du groupe rebelle Coalition des patriotes pour le changement (Cpc), est inculpé pour huit chefs d’accusation entre autres « atteinte à la sécurité de l’État » et « association de malfaiteurs ». C’est ce qu’a indiqué une ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle de Bangui, signée par Nana Bibi Mathieu, doyen des juges d’instruction le 10 novembre, relayé par Anadolu lundi 15 novembre.
La justice centrafricaine veut aussi mettre la main sur Aimé Vincent alias Papy, fils ainé du président Bozizé. Selon les sources judiciaires, « les faits reprochés à l’ex-président et son fils ont été perpétrés aussi bien à Bangui ainsi que dans les provinces ». Les médias locaux ont rapporté que François Bozizé, accompagné de quelques éléments de sa garde rapprochée, a quitté le sud du Tchad pour N’Djamena.
Les autorités tchadiennes, qui ont confirmé la présence de l’ancien président dans la capitale tchadienne, avaient précisé qu’il y est à la « demande de l’Angola qui avait initié une médiation entre les groupes armés centrafricains et Bangui ».
En janvier dernier, Narcisse Ted Bedengba Issa, juge d’instruction spécialisé auprès du tribunal de grande instance de Bangui, a affirmé que le président Bozizé, qui a dirigé la Centrafrique durant 10 ans avant d’être évincé après un putsch en 2013, serait rendu coupable de complot contre le président Faustin-Archange Touadéra. D’après lui, l’ancien chef d’Etat avait quitté Bangui à destination de l’intérieur du pays pour signer avec certains leaders de groupes armes pour déstabiliser les institutions par un mouvement insurrectionnel.
Cette annonce des poursuites contre François Bozizé intervient à quelques jours du dialogue national qu’organise le président Touadéra pour décrisper le climat politique dans le pays, en proie à des attaques de rebelles de la Cpc. Un dialogue qui devrait se tenir sans les groupes armés, selon Bangui. Et ce malgré le cessez-le-feu décrété en octobre dernier.
Trésor Mutombo