Dimanche 12 novembre, l’Union européenne a, dans un communiqué, condamné l’escalade de la violence dans la région soudanaise du Darfour.
D’après Joseph Borrell, chef de la diplomatie européenne, l’UE met en garde contre le danger d’un autre génocide après que le conflit de 2003 à 2008 a causé les morts de quelque 300 000 personnes et déplacé plus de 2 millions.
M. Borrell indique aussi que des rapports de témoins font état de plus de 1000 membres de la communauté Masalit tués à Ardamta dans l’ouest du Darfour, en un peu plus de deux jours plus tôt cette semaine lors d’attaques menées par les RSF et des milices affiliées.
« Ces dernières atrocités font apparemment partie d’une campagne de nettoyage ethnique plus large menée par RSF dans le but d’éradiquer la communauté non arabe Masalit du Darfour occidental, et s’ajoutent à la première vague de violences de grande ampleur en juin », a déclaré Joseph Borrell.
La semaine dernière, RSF a annoncé avoir pris le contrôle du quartier général de l’armée à El Geneina, la capitale du Darfour occidental. Mais, dans des commentaires publics, les chefs de tribus arabes ont nié toute participation au nettoyage ethnique à El Geneina.
Le RSF a précédemment déclaré à son tour qu’elle n’était pas impliquée dans ce qu’elle appelle un conflit tribal. « La communauté internationale ne peut pas fermer les yeux sur ce qui se passe au Darfour et permettre qu’un autre génocide se produise dans cette région », a indiqué Joseph Borrell.
Au Soudan, depuis le 15 avril dernier, la guerre entre l’armée régulière soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) a déstabilisé la région occidentale et a ravivé des querelles de longue date.
Jeudi dernier, l’organisation internationale pour les migrants (OIM) a rapporté qu’environ 700 personnes auraient été tuées au Darfour occidental entre les 4 et 5 novembre dernier suite aux affrontements entre l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) à El Geneina.
Josaphat Mayi