La question sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo est complexe. Les deux principaux verrous peuvent être clairement identifiés. Il s’agit de l’armée congolaise et la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC).
Ces deux institutions sont responsables de la sécurité des populations, les FARDC en première ligne, et la MONUSCO en appui. Il y a plusieurs milliers de soldats déployés sur ce territoire congolais et de gros moyens y sont engloutis depuis plusieurs décennies.
Qu’on ne nous ait jamais présenté un seul ADF capturé est suffisant pour nous convaincre qu’un gros mensonge est monté sur place et entretenu par nos deux équipes protectrices.
L’armée d’abord souffre de deux grands maux: la présence illégale d’un nombre important d’étrangers en son sein et l’affairisme. Généraux et colonels sont devenus des millionnaires, détiennent biens immobiliers connus de tous à Kinshasa et à l’intérieur, sans que personne ne leur pose la question de l’origine de leurs avoirs. Pourquoi? L’argent des militaires au front qui disparaît, sans parler des unités fictives qui figurent sur les listings de paie et constituent un pactole que se partagent certains membres de la chaîne de la corruption. Il semble que la pieuvre, héritée d’un autre temps est tellement tentaculaire que le Président de la République Félix Tshisekedi ne saurait pas trop par quel bout la prendre.
L’autre cancer de la situation sécuritaire c’est la MONUSCO, accusée d’affairisme par les populations, voire de complicité avec les assaillants. Interrogée, la réponse de la MONUSCO est invariable. Tantôt, la Monusco vient en appui et non en première ligne, autrement dit elle rejette la faute sur les FARDC et le gouvernement congolais. Dans une intervention radiodiffusée sur Radio Moto à Oicha, le député provincial du Nord-Kivu Alain Siwako a chargé la mission onusienne de tous les maux, appelant la population à se prendre en charge et s’opposer à l’extension de son implantation. Les accusations sont tellement graves qu’il est étonnant que ceux qui en ont la charge ne songent pas à ouvrir ne fut-ce qu’une enquête sur ces allégations.
Pour sa part, la Conscience Nationale en Action (CNA en sigle), dans le cadre de son projet «Congo de l’est à l’ouest», invite les Congolaises et les Congolais à s’approprier la question sécuritaire.
A cet effet, elle demande aux personnes détenant des informations sur des immeubles et autres bien luxueux d’officiers de l’armée, qui ne correspondent pas à leurs revenus connus, de les signaler à son adresse mail ci-dessous.
Ces informations, après un traitement préalable, seront déposées auprès du Président de la République, en sa qualité de Commandant suprême des armées, et au Parlement le mercredi 27 janvier 2021, sous une importante procession de la population, signifiant par là leur attachement à l’unité du pays, leur solidarité avec les compatriotes de l’est, et leur ras-le-bol de l’immobilisme.
Quant à la MONUSCO, elle n’est pas dispensée de s’expliquer et à répondre aux préoccupations des populations. On ne peut pas simplement balayer du revers de la main la colère des populations sous prétexte que leur présence ici émane de la demande du gouvernement.
Toute l’année 2021 sera consacrée à ces mots de feu Laurent-Désiré Kabila « Prenez-vous en charge ». Toutes les organisations de la société civile et les hommes de bonne volonté sont priés de prendre contact avec la CNA pour réussir ce pari de se libérer par soi-même.
Serge Gontcho, Président de la CNA