A l’occasion des IXᵉˢ Jeux de la Francophonie, une cérémonie de vernissage des œuvres en compétition dans plusieurs disciplines retenues, dont la peinture, la sculpture et la photographie a eu lieu au musée national de la RDC.
Des toiles gravées au mur. Des photos longeant les couloirs. Des Sculptures en bois ou à base de matières recyclées. Des œuvres inédites, presque surréalistes, étendues à même le sol ou placées dans des tentes aménagées pour l’occasion.
Fally Sene Sow, artiste plasticien sénégalais, expose son œuvre faite sous le verre. Un mélange de photo et d’art plastique méticuleusement embelli par des objets recyclés, ramassés dans son environnement dakarois et vivifié par un foisonnement de couleurs.
« Cette œuvre s’appelle : Qui prend la plume. Au-delà de petits détails qui j’y adjoins, symbolisant la vivacité, l’énergie et les bonnes vibrations de la jeunesse africaine. Il y a aussi le coq juste au-dessus que j’ai ajouté pour marquer la présence de la langue française en Afrique », explique l’artiste à Sahutiafrica.
Tessilim Adjayi, artiste photographe togolais, a quant à lui, consacré son œuvre sur la condition des malades mentaux dans les rues de Lomé, capitale du Togo. Intitulée l’Ami d’honneur, cette série se veut pour mission de revisiter les considérations de la société sur les fous.
« À travers mes photos, je veux justement conscientiser la société sur la condition des fous. Ils sont considérés au regard de leurs problèmes psychiques comme des personnes sans importance. À travers mes clichés, j’en appelle à la sensibilité de tout un chacun sur les conditions de ceux que je considère comme des personnes qui ont besoin de nous, de notre aide », nous dit-il.
Une moto réalisée à base de machettes, enrobée de fleurs au niveau du coussin, pour représenter la réalité socio-économique des conducteurs des moto-taxis en Afrique subsaharienne. Mais aussi honorer leur bravoure, leur courage et leur détermination malgré les difficultés et les risques qu’ils affrontent sur les routes.
« Les fleurs, justes là, au niveau du coussin, contrastent avec le métal. La fleur représente la beauté, l’espoir et la vie qui émane de ce monde de transport. Le choix de la couleur rouge n’est pas anodin, le rouge symbolise le sang de victimes des accidents ». « Cette œuvre, est une véritable plongée dans le monde paradoxal des moto-taxis, qui, à Yaoundé, constituent une force, un pouvoir, le cinquième », raconte devant son œuvre, Dogmo Marie Francine, artiste camerounaise.
Les œuvres des artistes locaux étaient aussi du nombre, à l’exemple d’une série du photographe congolais Primo Mauridi, artiste basé à Goma, dans l’est meurtri de la RDC.
Son exposition est une histoire triste, mais savamment ficelée. Et cette histoire est celle de la femme dans un camp de réfugiés dans cette région de son pays en proie à l’instabilité. L’artiste ne plaint pas cette femme. Il la dépeint magnifiquement comme une guerrière, qui continue à lutter, malgré elle, pour rester débout.
Les photos de Primo sont aussi une alerte, un appel au secours pour la préservation et la protection de l’environnement, qui lui aussi est menacé de toutes parts. Après le vernissage du samedi, les jurées vont se pencher sur chacune des œuvres, pour retenir les meilleures et les plus impressionnantes dans chaque discipline, pour la médaille d’or à l’issue des jeux.
Dinho Kazadi