Kalemie, capitale de la province du Tanganyika. Sur la photo, la plage au bord du lac Tanganyika est parfaite. Quelques vagues brisent le silence du matin. Le soleil se lève et darde déjà ses rayons sur cette ville où les habitants ne portent pas de cache-nez.
A l’aéroport de Kalemie, pas besoin de présenter un test Covid. « Nous n’avons pas de Covid ici. La maladie existe dans d’autres provinces, mais pas ici » prévient un agent de contrôle. Les passagers sortent sans présenter leurs tests Covid, pourtant exigés pour d’autres destinations en RDC.
Dans la ville. « Portez vos masques ! A l’agence ici, il faut porter son masque », insiste l’agent de sécurité d’une banque de la place. Contraste. Pourtant, lorsque les personnes sont à l’intérieur de la banque, elles enlèvent systématiquement le masque.
Dans les restaurants et autres places publiques, le port du masque n’est pas obligatoire. Les quelques rares personnes en masque travaillent dans les organismes humanitaires, ou viennent d’ailleurs. Officiellement à Kalémie, la pandémie appartient au rêve et à la fiction. Pourtant, à Kinshasa, les autorités insistent sur le respect des gestes barrières, malgré le fait que certaines personnes sont encore sceptiques.
Qu’en est-il de la pandémie à Kalémie?
« Nous avons connu des cas de Covid-19 ici à Kalémie. Mais, cela a vite été étouffé pour ne pas alarmer la population. De temps en temps, nous recevons des signalements de personnes ayant les symptômes de la Covid-19. Mais, il ne faut pas en parler. Les malades sont directement évacués. Du coup, suite à la décision des autorités de ne pas reconnaître l’existence de la maladie dans la ville, on ne sait pas combien de personnes sont mortes de la pandémie ou combien de personnes sont atteintes de Covid-19 », confie un humanitaire.
Kalémie est donc l’une des rares villes congolaises où la pandémie « n’existe pas ». Comme si la maladie a compris le message des autorités et se serait noyée dans le lac Tanganyika, emportée par les vagues, au loin.
J. Matand’