Soupçonné de meurtre de ses fidèles dans une forêt dans le sud-est du Kenya, l’influent pasteur Ezekiel Odero est remis en liberté sous caution. Telle a tranché la justice kényane ce jeudi 4 mai.
Lorsque cette décision tombe, ses fidèles exultent, crient de joie et chantent. Même si cette libération n’entraîne pas l’abandon des enquêtes. En fait, le pasteur Odero est inculpé pour « meurtre », « aide au suicide », « enlèvement », « radicalisation », « crimes contre l’humanité », « cruauté envers des enfants » et « fraude et blanchiment d’argent »…
Il est libéré contre une caution de 1,5 millions shillings kényans. Ce qui est l’équivalent de 10.000 euros. Interdit de s’exprimer sur l’affaire, M. Odero devra se présenter à la police une fois par semaine.
« En ne fournissant pas d’informations adéquates sur l’état de l’enquête, je suis convaincu que l’Etat n’a pas agi de bonne foi en cherchant à le maintenir en détention », a déclaré Joe Omido, juge du tribunal.
Pourtant, les procureurs ont évoqué de « nouvelles raisons impérieuses de le maintenir en détention après les premières autopsies de corps retrouvés dans la forêt de Shakahola.
Les résultats des autopsies révèlent qu’une majorité de victimes ont péri par manque de nourriture, alors que d’autres ont été asphyxiées ou étranglées. Un corps porte une trace de coups avec un objet contondant.
Au Kenya, cette affaire fait grand bruit. En fait, les enquêteurs soupçonnent que certains adeptes de la Vie Nouvelle, son église, figurent parmi les victimes du massacre de la forêt de Shakahola, où plus d’une centaine de corps, dont une majorité d’enfants, ont été retrouvés.
Les adeptes d’une secte évangélique appelée Eglise Internationale de Bonne Nouvelle, dirigée par le pasteur Paul Nthenge Mackenzie, qui prônait de pratiquer un jeûne extrême pour rencontre Jésus, s’y étaient réunis.
La Rédaction