En Tanzanie, des mères adolescentes et des écolières enceintes vont être autorisées à poursuivre leurs études. C’est ce qu’a décidé le gouvernement tanzanien mercredi 24 novembre. Une nouvelle mesure qui vient balayer une interdiction très critiquée mise en place par John Magufuli, ancien président tanzanien.
« Les écolières enceintes seront autorisées à poursuivre leurs études après l’accouchement. Je publierai une circulaire plus tard dans la journée. Pas le temps d’attendre », a déclaré Joyce Ndalichako, ministre tanzanienne de l’éducation, à la presse locale. Elle exhorte les directeurs d’école à veiller à ce que les étudiantes enceintes reviennent et poursuivent leurs études.
« Les statistiques sur l’éducation montrent que les élèves abandonnent l’école pour diverses raisons, notamment l’absentéisme, la grossesse, le décès ainsi que la discipline. Mais la principale raison des statistiques d’absentéisme scolaire dans les écoles primaires est de 100.008 où l’absentéisme est de 93%, la grossesse n’est qu’un faible pourcentage, environ 5% des élèves abandonnent l’école », a-t-elle ajouté.
En 2017, le gouvernement tanzanien a expulsé des filles enceintes des écoles étatiques. John Magufuli a juré qu’aucune étudiante qui tomberait enceinte ne terminerait ses études sous son mandat. Et a jugé immoral que des jeunes filles soient sexuellement actives. « Je donne de l’argent pour qu’une étudiante étudie gratuitement. Et puis, elle tombe enceinte, accouche et après ça, retourne à l’école. Non, pas sous mon mandat », a dit l’ancien président tanzanien.
À l’époque, Human Rights Watch (Hrw) a publié un rapport indiquant que des responsables des écoles en Tanzanie ont effectué des tests de grossesse afin d’expulser les élèves enceintes, les privant de leur droit à l’éducation. La Banque mondiale a gelé un prêt de 300 millions de dollars (265 millions d’euros) pour l’éducation des filles pour protester contre l’interdiction.
Ali Maliki