En Guinée-Bissau, l’opposition s’offre une majorité absolue au Parlement à l’issue du scrutin législatif de dimanche, selon les résultats publiés par la commission électorale jeudi 8 juin. Un revers pour le camp présidentiel.
La coalition Pai-Terra Ranka du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) rafle 54 sièges. Loin devant le Madem, coalition au pouvoir, qui obtient 29 sièges, d’après Mpabi Cabi, président par intérim de la commission électorale.
Pour la coalition Pai-Terra, c’est une victoire historique. « La seule chose que nous demandons cette fois-ci est qu’on nous laisse gouverner le pays », a déclaré Muniro Conté, porte-parole de la coalition PAI-Terra Ranka, cité par l’AFP.
Le Parti du renouveau social (PRS) a remporté 12 députés. Les Travailleurs se contentent de six députés, alors que l’Assemblée du peuple uni n’a remporté qu’un siège.
Sans doute, c’est une défaite retentissante pour le camp du président Umaro Sissoco Embalo, qui avait dissous l’Assemblée nationale en mai, brandissant les divergences persistantes sans résolution. Pour lui, ce Parlement, déjà dominé par le PAIGC, était devenu un « espace de guérilla politique » et de « complot ».
Des observateurs de la vie politique de ce pays africain attribue ce revers à des dissensions internes au sein du parti Madem G15 et à l’incapacité du président Embalo à résoudre le problème de la chute du prix de la noix de cajou, source de revenu importante de la population.
Après des élections, le chef de l’Etat bissau-guinéen devrait nommer prochainement un Premier ministre de la coalition victorieuse. Mais depuis son indépendance du Portugal en 1947, la Guinée-Bissau est confrontée à une instabilité chronique. En fait, le pays a connu une série interminable de coups d’Etat ou de tentatives de coup d’Etat. En février 2022, une tentative de putsch a été repoussée, faisant près de onze morts.
La Rédaction