Concours de danse de création, dimanche 30 juillet, au palais du peuple dans le cadre des 9eme Jeux de la Francophonie à Kinshasa. La compagnie congolaise les Algues de Goma, dans l’Est de la RDC, a fait son entrée en lice. Elle est dans le même groupe que le Canada et l’île Maurice. L’entrée des Congolais est remarquée et saluée par le public.
Après l’annonce du groupe congolais par l’animateur, silence. Les rideaux ne sont pas encore levés. Lumière ? Eteinte. La salle est plongée dans le noir. La scène se fige et donne l’impression que le temps s’est arrêté.
« Au nom de Jésus », crie subitement un spectateur pour rire. Visiblement pour dompter ses peurs. Le noir est surprenant et intriguant.
Place au spectacle! …
Quelques secondes après, c’est une ampoule s’allume. Une autre ensuite et puis toute la scène est en lumière. En sourdine, peu à peu, une musique sinistre émerge. Les artistes aussi se font découvrir, ils arrivent sur scène par la gauche et la droite. Chacun tient quelque chose. Un bidon vide à la main, des colis mystères sur la tête, etc.
Tout est fait méticuleusement avec une coordination harmonieuse. Et c’est ça la particularité avec cette danse. Son objectif est de transmettre un message. Oui. Un message et pas seulement voir des corps qui se déhanchent. « Cœur de lamentations », c’est le spectacle des congolais présentent. Conçu par Didier Ediyo, il relate à travers des mouvements et de gestes mimés par les danseurs, « une histoire de souffrance et de malheur d’un peuple qui manque de tout, mais qui reste debout tout de même. Cela fait allusion au peuple congolais bien entendu», dit le metteur en scène et concepteur du spectacle.
La chorégraphie est magistrale. La lumière est un élément essentiel dans la pratique de cette discipline et surtout dans ce spectacle. Elle est domptée délicatement par celui qui la manipule. Tout réussit, visiblement, aux congolais. Chaque mouvement suscite une salve d’acclamation du public. Pendant près de 15 minutes, les 8 danseurs de la compagnie les Algues cessent d’être des artistes, pour devenir eux-mêmes des œuvres d’art. Et c’est d’ailleurs le but dans la performance, la danse de création…
Après le spectacle. Chacun y va de son commentaire. Mais, tous convergent. « Les congolais ont été les plus impressionnants », raconte un spectateur. « Leur chorégraphie a été superbe. En adéquation avec la Musique, une interprétation scénographique réussie. Et la lumière était savamment manipulée », confie Marie, venue de France, spectatrice.
Ce lundi, la compétition continue, d’autres pays vont monter sur scènes pour leurs prestations. Et à la fin, le meilleur groupe va recevoir la médaille d’or. Le graal dans chacune des disciplines des jeux de la francophonie, qui continuent à Kinshasa, jusqu’au 06 août prochain.
Vive le spectacle!
Dinho Kazadi