Les Ethiopiens n’attendent plus que le feu vert pour utiliser le barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd) sans causer les préjudices aux voisins égyptiens et soudanais. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement éthiopien dans un communiqué le week-end. Pourtant, l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte peinent à trouver un compromis à propos de ce barrage du Nil.
Selon Addis-Abeba, la seule question en suspens de l’Egypte est qu’elle exige de l’Éthiopie qu’elle libère l’eau du Gerd en cas de sécheresse, ce qui signifie que même s’il ne pleut pas en Ethiopie, elle doit libérer l’eau du barrage.
« L’Ethiopie a offert plus d’opportunités à l’Egypte et au Soudan de bénéficier du barrage, malgré leur incapacité à l’apprécier », a dit Redwan Hussein, ministre éthiopien aux Affaires étrangères. Il affirme que « le barrage est une bouée de sauvetage et une banque d’eau pour l’Egypte également ».
« L’Egypte devrait encourager l’Ethiopie à terminer la construction du Gerd dès que possible, car les deux pays devraient coopérer dans l’exploitation de leurs ressources pour faire face à la saison de sécheresse qu’elle se produise demain ou même après plusieurs années », a-t-il ajouté.
Entre-temps, les gouvernements égyptien et soudanais ont réitéré leur volonté de parvenir à un accord juridiquement contraignant sur les règles de remplissage et de fonctionnement du Gerd.
Depuis près de 10 ans, le Caire et Khartoum négocient avec Addis-Abeba pour un compromis juridique, qui devra réglementer les règles de remplissage et d’exploitation du barrage. Une proposition que rejette le gouvernement éthiopien.
L’Egypte craint que le remplissage unilatéral et l’exploitation du barrage n’aient un impact sur son approvisionnement en eau, alors que le Soudan s’inquiète de la régulation des débits vers ses propres barrages ainsi que de leur sécurité.
Ali Maliki