En Tunisie, Abir Moussi, farouche opposante au président Kais Saied, a été arrêtée à l’entrée du palais présidentiel mardi 3 octobre, selon ses avocats.
« Moussi a été détenu pendant 48 heures pour traitement de données personnelles, entrave au droit au travail et agression visant à semer le chaos », a déclaré Me Aroussi Zgir, avocat de l’opposante.
Dans une vidéo publiée sur Facebook, un assistant de Mme Moussi a déclaré que l’opposante a été « kidnappée » devant le palais du Carthage. Plus tôt mardi, Abir Moussi a, dans une vidéo, indiqué qu’elle s’était rendue au bureau d’accueil présidentiel pour déposer un recours lors des élections locales prévues à la fin de l’année.
Pour elle, cette démarche était nécessaire pour pouvoir ultérieurement faire appel devant le tribunal administratif. Ces derniers mois, le parti a organisé des manifestations contre le président Kais Saïed. Mme Moussi accuse le chef de l’Etat de gouverner en dehors de la loi et se dit prête à faire des sacrifices personnels pour sauver la Tunisie.
Devant le commissariat de La Goulette, des dizaines de partisans de l’opposante, en colère, ont manifesté, scandant des slogans contre Kais Saied au milieu d’un important contingent policier qui bouclait le bâtiment.
Abir Moussi dirige le Parti constitutionnel libre. Il est un partisan du défunt président Zine El Abidine ben Ali, renversé par la révolution de 2011. Vendredi, le leader de l’opposition emprisonné Rached Ghannouchi, autre critique de Saied, a entamé une grève de la faim de trois jours. Plus tard, cinq autres personnalités éminentes de l’opposition ont aussi entamé une grève de la faim en prison.
Cette année, la police a arrêté plus de 20 personnalités politiques de premier plan, accusant certaines de complot contre la sécurité de l’État.
Josaphat Mayi