Frère Gaudet, je souhaite (pas à toi parce qu’on m’a dit que maintenant tu as plusieurs prénoms que tu vis « Richard Prospère », « Fortune Toute Faite », « Élégance Eloko Pamba », « Grand Prêtre »… , donc je disais : je souhaite que le peuple congolais prospère comme prospère ou augmente le nombre de tes habits colorés (j’ai évité de dire argent parce qu’un bon sapeur ou pour toujours être sapé comme jamais il faut avoir de l’argent), et l’argent on en fait beaucoup beaucoup ou pas du tout à l’église ou en politique…
Frère Gaudet, demandez à Dieu la bénédiction du peuple congolais comme arrivent vos bénédictions en termes d’argent, voitures, avions etc. et il vous le donnera, cherchez le bien être collectif comme vous recherchez vos salaires, primes, avantages etc. au nom de Dieu et vous trouverez…
Frère Gaudet, vous savez mieux que quiconque qu’on ne développe pas un pays avec des églises partout, il faut des industries, des librairies, des lieux de savoirs et de connaissances, il faut des hôpitaux, des universités, des écoles, pas « écoles » mais des écoles et de lieux de la pensée, oui frère Gaudet, l’amour de Dieu c’est aussi l’amour de la sagesse et c’est la sagesse, cette belle folle frigide en plus qui a l’habitude de crier dans toutes les rues du monde « La politique et la religion font rarement bon ménage » … on dit ça, on dit rien…
Frère Gaudet, faites du peuple congolais le ciel du monde, ainsi les couleurs arc-en-ciel qu’on trouve dans tous vos habits seront aussi dans leurs sourires, ils baiseront en vous bénissant, ils vont boire et couper des bières en vous envoyant toutes les belles choses du monde, parce que la bénédiction d’un homme malheureux est une malédiction, et avec toute l’économie que tu as dans la tête, avec toute la science économique infuse en ton corps tu sais mieux que les problèmes du pays c’est d’abord le manque de volonté politique et l’injustice distributive… ça tombe bien, tu es dans la mangeoire, faites aussi que nos vies changent comme vos vies dès le moment où vous avez su que vous avez eu le pouvoir…
Christian Gombo, Ecrivain