Pierre Honnorat, directeur du Tchad de l’agence des Nations Unies, a, jeudi 16 novembre, annoncé la fin de l’aide alimentaire destinée à plus d’un demi-million de réfugiés ayant fui le Soudan vers le Tchad d’ici le mois prochain.
D’après ce responsable du Programme alimentaire mondial (PAM), l’ONU travaille sans financement supplémentaire. « D’ici décembre, il n’y aura aucune aide. Nous réclamons un financement urgent et urgent maintenant », a déclaré Pierre Honnorat, directeur pour le Tchad de l’agence des Nations Unies.
Depuis le début de la guerre, il y a sept mois entre l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), plus de 540 000 réfugiés ont traversé la frontière du Soudan vers le Tchad, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
Beaucoup ont fui le Darfour occidental, où des violences ethniques et des massacres ont de nouveau éclaté ce mois-ci dans la capitale de l’État, El Geneina poussant des milliers de personnes supplémentaires à fuir.
Mais, ceux qui sont arrivés cette année ont rejoint les réfugiés et les personnes déplacées déjà hébergées dans des camps au Tchad. M. Honnorat a qualifié les conditions de vie « d’extrêmement dures ».
« Nous avons besoin d’un minimum de 25 millions de dollars chaque mois pour aider à fournir un repas par jour aux quelque 800 000 personnes que nous essayons de servir. Maintenant, c’est l’hiver, mais il fait toujours très chaud. Le problème de la nutrition explose », ajoute-t-il
Les médias locaux rapportent qu’entre avril et juin de cette année, les RSF et les milices arabes alliées ont mené des semaines d’attaques systématiques ciblant les Masalit, la tribu majoritairement africaine d’El Geneina.
Au Soudan, plus de 20 millions de personnes sur une population totale de 49 millions sont confrontées à des niveaux élevés d’insécurité pétrolière aiguë, selon les évaluations de l’ONU et des ONG.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a annoncé mercredi dernier avoir distribué des semences de céréales qui pourraient nourrir 13 à 19 millions de personnes après que l’agriculture a été gravement perturbée par les conséquences de la guerre.
Josaphat Mayi