Après avoir refusé de retourner dans un camp de réfugiés, des centaines de Rwandais, Burundais et Congolais, dont certains tenaient des commerces illégaux, ont été arrêtés à Lilongwe, capitale du Malawi, jeudi 18 mai.
Ces arrestations interviennent deux mois après un ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces réfugiés retournent au camp surpeuplé de Dzaleka, à quelque 40 km de Lilongwe.
« Le délai accordé avait expiré. Nous avions indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à intervenir pour les y obliger », a déclaré Patrick Botha, porte-parole du ministère de Securité, à l’AFP.
Selon lui, 408 réfugiés et demandeurs d’asile, y compris des enfants, ont été interpellés dans le cadre d’une opération policière lancée mercredi au petit matin dans plusieurs townships de la capitale.
Bantubino Léopold, représentant de la communauté burundaise de Lilongwe, s’est dit surpris par ces raids, le gouvernement s’étant engagé à protéger les réfugiés.
« Le gouvernement accuse certains réfugiés de gérer des commerces sans autorisation, alors que nous avons conclu un accord selon lequel les réfugiés peuvent se débrouiller seuls pour gérer des entreprises dans le pays, afin qu’ils ne dépendent pas de l’aumône », a-t-il confié.
Pour la Coalition des défenseurs des droits de l’homme du Malawi, ces arrestations sont une violation flagrante du droit international des réfugiés et favorisent un environnement de peur et d’incertitude pour les personnes concernées.
Le Malawi accueille près de 70.000 réfugiés et demandeurs d’asile, selon l’agence onusienne pour les réfugiés (HCR). La plupart vivent à Dzaleka, camp de réfugiés créé en 1994 pour en accueillir environ 12.000, mais qui en compte plus de 56.000 selon le HCR. La majorité des réfugiés et des demandeurs d’Asile viennent de la RDC, troublée par des conflits et violences, du Rwanda et du Burundi.
Mervedie Mikanu