Gregory Gondwe, un journaliste du Malawi ayant fui son pays pour l’Afrique du Sud, dit craindre pour sa vie après avoir publié un article, mettant en lumière des malversations autour d’un contrat d’approvisionnement pour l’armée.
« Le risque que ma situation évolue vers un +accident+ pour lequel, on trouverait ensuite une explication crédible est réel », a dit le journaliste. Le journaliste ne prévoit pas de retourner au Malawi tant que sa sécurité ne sera pas assurée.
« Ils peuvent faire semblant de faciliter mon retour, mais en fait rien n’est fait pour assurer ma sécurité », explique-t-il. Après avoir reçu un message intimidant d’un commandant de l’armée deux jours après sa fuite, Gregory Gondwe prend au sérieux les menaces, pesant sur sa vie.
Il est convaincu que son absence arrange le gouvernement actuel, qui redoute que ses révélations compromettent ses chances de rester au pouvoir après les élections de l’an prochain.
En janvier, le journaliste a révélé dans un article que l’armée avait passé un contrat d’achat de véhicules militaires de plusieurs millions de dollars avec une entreprise liée à un homme d’affaires britannique faisant l’objet d’une enquête pour corruption. Des sources proches du gouvernement ont menacé Gregory Gondwe d’arrestation suite à cet article, le poussant à se cacher puis à fuir le pays.
L’ONG Reporters Sans Frontières s’est dit inquiet de sa situation, soulignant que aucun journaliste ne devrait être puni pour avoir dénoncé la corruption au sein de l’armée.
Ben Tshokuta