Jeudi 03 novembre, six personnes, dont un écrivain, ont été placées en détention provisoire au Mali pour délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public après que le ministre des Affaires religieuses a accusé un homme de propos et actes blasphématoires.
« Depuis quelques jours, une vidéo présentant un homme tenant des propos désobligeants à l’égard de la communauté des fidèles musulmans et se livrant à des agissements injurieux contre le coran, le prophète Mohamed et l’islam circule sur les réseaux sociaux », a expliqué le procureur général dans un communiqué.
« Ces propos et agissements sont constitutifs de manifestations contraires à la liberté de conscience et de culte susceptibles de dresser les citoyens les uns contre les autres », a-t-il poursuivi.
Une enquête a été ouverte lundi et l’homme qui a tenu les propos incriminés est toujours en fuite. « Les six placés sous mandat de dépôt sont accusés de complicité, notamment pour avoir refusé de dire aux autorités où se cachait l’individu », a indiqué à l’AFP une source du parquet.
L’affaire a fait grand bruit au Mali, pays musulman à près de 95%, où le droit de blasphémer n’existe pas.
Le haut conseil islamique du Mali, regroupant des associations et leaders religieux, a appelé à ce que l’auteur de cet acte soit « tué », selon les textes de l’islam. Il a appelé à une manifestation ce vendredi après-midi, après la grande prière.
Selon le procureur du tribunal de la commune 4 de Bamako, Idrissa Touré, les six personnes arrêtées appartiennent au mouvement des kamites, considéré comme une secte qui ne reconnaît pas Allah et les prophètes.
A leur tête se trouverait selon lui l’écrivain Doumbi Fakoly, qui a pris publiquement position pour défendre l’auteur de la vidéo, et qui est l’un des six placés sous mandat de dépôt jeudi.
La plainte à leur encontre a été déposée par l’influent imam Chérif Ousmane Madani Haidara, président du haut conseil islamique du Mali.
AFP/Sahutiafrica