Arrêtées lors d’une manifestation sanglante et meurtrière au Tchad, 132 personnes ont recouvré leur liberté dimanche 11 décembre, selon le substitut du procureur de la République de N’Djamena.
Cité par l’AFP, Rachid Mahamat Allamine, second substitut du procureur, affirme que ces personnes sont munies d’un ordre de libération. « Dès cet instant elles sont libres et peuvent rentrer chez elles », assure-t-il. A bord de véhicules militaires, l’air fatigués, ces 132 personnes sont arrivées au ministère de la Justice, en fin de journée de dimanche, après 48 heures de route.
En fait, elles recouvrent leur liberté à l’issue d’un procès à huis clos fin novembre. Sans avocats et sans médias indépendants, dans le bagne de Koro Toro à 600 km au nord-est de N’Djamena, capitale tchadienne. Jeudi dernier, quatre-vingts jeunes âgés de 13 à 18 ans ont été remis en liberté provisoire.
A ce jour, les cas de plus de 200 personnes sur les quelque 600 arrêtées sont encore sous le coup d’une enquête menée par des juges d’instruction. Et 262 personnes autres ont été condamnées lors de ce procès. Reconnues coupables d’attroupement non autorisé, destruction de biens, incendie volontaire, violentes et voies de fait et troubles à l’ordre public, elles ont écopé des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme.
Ces personnes ont été interpellées le jeudi 20 octobre. Ce jour-là, une manifestation contre la prolongation de la transition est réprimée dans le sang. Bilan : une cinquantaine de morts, des centaines de blessés et 601 arrestations. Si l’opposition dénonce une répression violente, le président Mahamat Idriss Déby Itno avait accusé les manifestants d’avoir voulu mener une « insurrection » et une tentative de « coup d’État ».
La Rédaction