Les mélomanes de la musique congolaise sont déçus. Surtout, les fans de Noel Ngiama Makanda, alias Werrason. Dans la capitale congolaise, Kinshasa, les amoureux de la musique déplorent l’attitude de «combattants», les Congolais qui se sont opposés au concert de Wenge musica maison mère (WMMM) à Paris, capitale française. Un concert qui était prévu le 25 septembre.
«Les combattants tuent la musique congolaise. Ils doivent comprendre que la musique n’a rien à voir avec la politique. Werrason est allé là-bas en tant que musicien et non politicien. Nos artistes se battent pour vendre la culture congolaise. Mais une bande d’individus jettent leurs efforts en pâture, c’est triste», se désole Didier, surnommé Masela. Didier est aussi un artiste musicien et croit toujours à ses chances de percer dans la musique. Mais comme la musique ne paie pas encore, il vend des boissons au marché central de Kinshasa «Zando».
«Pourquoi ce soi-disant combattants ne s’acharnent qu’aux artistes musiciens ?», s’interroge Rodrigue, fan de Werrason à la quarantaine. Il est attristé par la décision des autorités parisiennes d’annuler le concert.
«Je répondrai par l’art et avec force…»
Mardi 21 septembre, l’annulation de la prestation de «Roi de la forêt» alimente les débats dans les coins de rues de la capitale congolaise. Mais plusieurs mélomanes attendaient ce Zénith après une décennie. Sur les réseaux sociaux, les internautes congolais encouragent le «Phénomène». «Werrason est toujours le meilleur défenseur de la musique congolaise», écrit André Wasanga sur Facebook. Malgré la frustration, André reste fan de WMMM.
«Ceux qui tuent la culture congolaise ne vont jamais bâtir un Congo prospère car la haine ne peut venir que du venin», réagit l’artiste congolais après l’annulation de son concert. Pourtant, Werrason séjourne en France avec son orchestre. La sensation des retrouvailles manquées. «Ya Ngiama» ne fera pas son grand retour au Zénith de Paris. L’évènement est annulé à cinq jours du show de l’artiste congolais. La préfecture de la police parisienne interdit le concert pour risque des violences. Une décision qui plombe les espoirs de Werrason. Mais l’artiste n’a pas dit son dernier mot. «Je répondrai par l’art et avec force. Car ce qui compte, c’est de se lever et continuer la marche», dit l’artiste.
Joe Ntambwe