Une nouvelle attaque du groupe djihadiste Boko Haram a fait près de neuf morts dans le rang de l’armée dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria.
« Sept soldats sont morts sur place et deux des trois blessés sont décédés plus tard à l’hôpital », a précisé à l’AFP un deuxième officier militaire. Selon un autre officier de l’armée, cinq autres soldats sont toujours portés disparus. Il confie qu’un autre a été blessé.
Les affrontements ont eu lieu mardi, deux jours après que des dizaines de fermiers ont été abattus par des combattants de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP, selon son acronyme en anglais) sur les rives du lac Tchad, dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du pays le plus peuplé d’Afrique.
Ils n’ont pas indiqué si Boko Haram avait subi des pertes dans les combats. Les soldats allaient vers la ville de Baga mardi en fin de journée lorsqu’ils ont attaqué par des combattants de Boko Haram, selon ces sources.
Ils revenaient du village de Tumbun Kanta où ils ont aidé les habitants à enterrer les dizaines d’agriculteurs tués dimanche par des combattants de l’ISWAP pour les punir d’avoir empiété sur leur territoire sans autorisation.
Selon les autorités locales, 40 agriculteurs ont été tués lors de l’attaque de l’ISWAP à Tumbun Kanta et Kwatar Yobe dans la région de Dumba, sur les rives du lac, mais des milices anti-djihadistes et des habitants, et les services de renseignements dans un rapport confidentiel, ont affirmé que le bilan était supérieur à 100 morts.
« Lundi, Boko Haram avait autorisé les habitants de la région à se rendre à Tumbun Kanta et à Kwatar Yobe pour enterrer les cadavres afin d’éviter que leur décomposition n’incommode tous les habitants », a déclaré Babakura Kolo, responsable d’une milice anti-jihadiste locale.
Boko Haram a tendu une embuscade en prévision d’une attaque de l’ISWAP lors des funérailles, mais les combattants ont été repérés par les troupes qui ont ouvert le feu, ce qui a conduit à des affrontements, a déclaré M. Kolo.
L’ISWAP et Boko Haram sont engagés dans des luttes intestines meurtrières pour le contrôle du territoire depuis leur scission en 2016 en raison de divergences idéologiques. Depuis 2009, le conflit djihadiste a fait plus de 40.000 morts et environ deux millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.
AFP/Sahutiafrica