Critique au régime du président Yoweri Museveni, l’écrivain Norman Tumuhimbise est aux arrêts. Selon un communiqué publié par la police ougandaise lundi 14 mars, M. Tumuhimbise fait partie d’un groupe de neuf journalistes interpellés pour communication offensante.
D’après Samuel Wanda, avocat de l’écrivain, « les agents de sécurité armés ont embarqué ce groupe de journalistes dans une camionnette jeudi soir ». Selon lui, « trois femmes figurent parmi les personnes interpellées ».
Lundi, Eron Kiiza, un autre avocat, a demandé la libération du groupe devant tribunal de Kampala. Il affirme que « les agents de la police avaient confisqué les téléphones, des ordinateurs portables, des enregistreurs et des caméras de ces journalistes ».
Pourtant Fred Enanga, porte-parole de la police ougandaise, précise que « la police a reçu une plainte, selon laquelle le groupe était impliqué dans des communications offensantes et dans la promotion de discours de haine ». « Ils sont avec la police à l’Unité des enquêtes spéciales à Kireka (banlieue de Kampala) alors que les enquêtes se poursuivent », dit M. Enanga.
En Ouganda, la répression contre les journalistes, les incarcérations d’avocats ou les musulmans de dirigeants de l’opposition sont fréquentes ces dernières années. Tumuhimbise, qui dirige un groupe de pression local appelé The Alternative Movement, devait lancer son livre intitulé « The Liars and Complices » (Les menteurs et complices) le 30 mars prochain.
Il a fait récemment la promotion de son livre, qui critique le président Yoweri Museveni. Son interpellation intervient quelques mois après celle d’un autre écrivain, Kakwenza Rukirabashaija, qui s’est exilé en Allemagne. Il est accusé d’avoir insulté le président Museveni et son fils, Muhoozi Kainerugaba, sur Twitter.
Mervedie Mikanu