Au centre-ville de Goma, Nord-Kivu. Jeudi 27 mai, les gens vont dans tous les sens. D’autres semblent ne pas comprendre le message du gouverneur qui a demandé à la population d’aller vers l’axe Saké pour éviter d’éventuelles éruptions et se mettre à l’abri, loin de Goma.
Aux distributeurs de banques, il y a du monde. Les machines sont débordées. Les gens tentent d’avoir du cash pour survivre avant de quitter la ville de Goma. « Je suis au distributeur depuis 5h du matin, la machine fonctionne difficilement. La file est très longue. Je ne sais pas si j’aurais de l’argent. Il m’est impossible de partir hors de la ville sans avoir de l’argent liquide dans ma poche. Il ne me reste que 1000Fc, soit moins de 1$ », confie un client qui attend son tour devant le distributeur.
C’est une espèce de panique de la ville de Goma depuis le matin. Dans la nuit de mercredi à ce jeudi 27 mai, le Gouverneur militaire le lieutenant général Constant Ndima a demandé sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) à la population de quitter la ville. Selon le gouverneur militaire, les scientifiques annoncent une probable éruption sur terre et sous le lac. Les habitants de certains quartiers de Goma sont en train de quitter la ville depuis une heure du matin. Dans son message, le gouverneur militaire Constant Ndima, ajoute que les données actuelles et de la déformation du sol indiquent la présence des magmas sous la zone urbaine de Goma avec une extension sous le lac-Kivu.
Les zones affectées par les risques de coulée de lave sont les quartiers: Majengo, Mabanga Nord et Sud, Virunga, Bujovu, Kahembe, Mikeno, Mapendo, Murara et le quartier volcans. Soit plus de 10 quartiers habités par plusieurs centaines de milliers de personnes.
« Nous ne comprenons pas comment les autorités sont en train de communiqué pendant cette période de crise, comment on peut faire passer le message d’évacuation à 00 du matin alors que tout le monde est au lit et en plein sommeil ? Vraiment je ne comprends plus rien » s’insurge un habitant de Mabanga-Sud, un quartier ciblé par l’évacuation.
La circulation dans la ville de Goma est de plus en plus compliquée. Les prix des courses des taxis motos ont augmenté. Pour une course normale de 1000FC, il faut débourser le double, le triple ou plus.
Goma se vide de ses habitants. La psychose règne et s’est bien installée.
Correspondance de Goma, Reagan Kimbale