De Lubumbashi et Butembo, passant par le Cameroun, à Kinshasa, capitale congolaise. Les rideaux de la 2e édition du festival Y’Afrika sont tombés samedi 15 octobre après un voyage culturel dans des villages africains à travers les contes.
Conseils, rires, exclamations et acclamations au rendez-vous. A l’entrée de la salle du spectacle, des stands sont érigés. Des livres, des objets culturels et des boissons exposés. Sur scène, des images de la culture africaine défilent. La salle se remplit petit à petit. Il est 19 heures passées de quelques minutes. Le spectacle débute.
Les conteurs défilent sur scène. La salle est calme, même si certains parents discutent avec leurs enfants. Ce voyage culturel débute d’abord à Lubumbashi avec la conteuse Solange Muneme. Puis le public s’envole à Butembo avec le conteur Viteghe Volonté. Des torches allumées, l’artiste relate l’histoire de la résilience de Jade, femme victime de violence sexuelle, qui a vu sa famille décimée lors de la guerre. Une prestation qui se termine avec des acclamations.
« Avec la technologie, notre culture se perd un peu. Le fait de participer à un tel événement permet de revivre notre culture. Et de le garder en vie en nous. Je suis content et fier parce que ça valorise ce que nous sommes », dit Dave Pongo.
Bertrand Baleguel, conteur camerounais, emballe le public avec son ton humoriste. Il raconte l’histoire d’un homme insatisfait et peu confiant. L’artiste communie avec le public. « Kinkala », lance l’artiste. « Nkera nkera nkera », demande au public de répondre. « Si le feu que tu allumes peut te réchauffer ? », interroge M. Baleguel. « Il peut aussi te briller », rétorque le public. Puis éclate de rire.
L’ambiance est beau enfant. Claire de peau, lunettes à la fine monture sur les yeux, Vanessa Nsumbu paraît joyeuse. Et dit se sentir fière d’être Africaine. « C’était un voyage. Il y avait des artistes presque de tous les coins de la RDC. On était au Sud, à l’Est avant d’atterrir à Kinshasa voire même en Afrique », confie-t-elle. Elle affirme avoir gardé des conseils de différents contes. « C’est à travers les contes qu’on transmet notre culture de génération en génération », croit Vanessa Nsumbu.
Myra Dunoye Kavira Vahingete, organisatrice du festival Y’Afrika, indique que « le but est de vulgariser les contes et les légendes africaines ». Pour elle, c’est un pari gagné au regard de l’engouement de cette deuxième édition, mais aussi de partenaires qui les ont accompagnés.
« Les contes ne devraient pas être une découverte. Je veux que les gens sachent que cela est dans notre culture. C’est notre habitude. Nous le faisons et nous le faisons bien », déclare Mme Kavira. Le rendez-vous est pris pour la prochaine édition.
Trésor Mutombo