RDC : François Kabulo, le célèbre journaliste sportif, à l’épreuve

Lire aussi

François Kabulo Mwana Kabulo, célèbre et expérimenté journaliste sportif congolais, a pris ses fonctions à la tête du ministère des Sports. Son arrivée suscite des attentes, alors que le sport congolais connaît une traversée de dessert.

Vendredi 24 mars. Ce jour-là, dans les premières heures de la matinée, l’attention est pourtant centrée sur le choc RDC-Mauritanie, match à grand enjeu comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la CAN prévue en Côte d’Ivoire en 2024. La veille, le président Tshisekedi prend tout le monde à contre-pieds. Il nomme François Kabulo Mwana Kabulo ministre des Sports lors d’un remaniement du gouvernement. Il remplace Serge Konde Shembo, dont la gestion a été critiquée par ce célèbre journaliste sportif.

La nouvelle a le goût d’une surprise. Même pour l’intéressé. « C’était vraiment une surprise, j’étais en train de dormir », a soufflé François Kabulo dans la foulée de sa nomination. Ancien footballeur, reporter à l’international, présentateur-vedette, dirigeant des associations des journalistes, membre du Comité olympique congolais (COC), dirigeant sportif…

Le parcours 

Le destin de François Kabulo ressemble à un roman. Surtout lorsqu’on sait qu’il rêvait d’être médecin, mais le système de quotas instauré par les autorités à cette époque l’empêchait à rejoindre la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa. Comme second choix, il opte pour la faculté de l’économie. Là encore, c’est un passage à vide. Après une année, il renonce avant de participer au concours d’admission à l’Institut sciences et technique de l’information (ISTI), école de journalisme. François Kabulo trouve sa voie lorsqu’il fait ses débuts à la télévision publique.

Lors de la remise et reprise entre François Kabulo et Serge Konde, son prédécesseur.

A la tête du ministère des Sports, François Kabulo Mwana Kabulo se donne la mission de « redorer l’image des disciplines sportives qui peinent à retrouver leurs marques ». Ce qui passe notamment par l’application des résolutions des états-généraux de sports, organisés il y a près d’un an, pense Christian Vital Mutumungu, journaliste congolais. « C’est une récompense parce qu’il a passé près d’une décennie à servir les sports congolais », indique-t-il.

Voix critique à l’épreuve

François Kabulo est décrit comme « un bosseur, une personne disciplinée et un journaliste chevronné ». C’est peut-être pour ça qu’il a dirigé la presse à la Confédération africaine de football (CAF) durant plus d’une décennie, il a gravi les échelons. Du reporter au directeur des sports à la chaîne nationale. Sa voix est l’une des plus connues par les amateurs du football. Elle a bercé plusieurs générations. Claude François Kabulo commentait presque tous les matchs de l’équipe nationale congolaise. Avec Fwassa Tombisa, son complice décédé en 2022.

M. Kabulo est devenu le présentateur-vedette après avoir pris la relève de ses devanciers. Il s’agit notamment de Paul Basunga Nzinga, Ngbanzo Lamangale, Gérard Ekwalanga, Célestin Kabala. Témoin de grands évènements, François Kabulo a vu des ministres de Sports se succédaient. La gloire et la disette du sport congolais. Il est aussi réputé pour être une voix critique. Dans ses chroniques, il ne mâchait pas ses mots pour critiquer la gestion de ses prédécesseurs, mais aussi des dirigeants des fédérations. Des analystes sportifs s’accordent à dire que c’est l’homme de la situation. « A la tête de ce ministère, il doit maintenant montrer de quoi il est capable », attend Christian Vital Mutumungu.

Le football de jeunes, l’arrêt du championnat national, le manque d’infrastructures sportives (aucun stade congolais homologué), des échecs à répétition des équipes et athlètes congolais lors des grandes compétitions, l’absence d’une politique sportive… Claude François Kabulo se sait attendu. Il est aussi conscient que son programme et ses actions à la tête du ministère des Sports seront suivis, scrutés, commentés et analysés.

Quels peuvent ses axes prioritaires ?

« En parlant de priorités, on doit penser à la formation. Et surtout à l’encadrement des jeunes. Aujourd’hui, nous avons un sérieux avec notre football d’âge. Nous devons penser aux infrastructures. Il y a aussi la vulgarisation de textes. Beaucoup de choses ne se déroulent pas correctement parce que les textes ne sont pas connus. Aujourd’hui, il y a des confusions dans des fédérations à cause de cette situation, mais aussi par l’absence d’application de textes », pense Patricia Bitota, journaliste congolaise.

Pour Jason Basakisa, Claude François Kabulo trouve un grand chantier. « Pour mener à bien les choses, il faut établir une politique sportive qui pourra nous amener. Cela peut poser les bases pour le prochain ministre qui pourrait arriver », dit-il.

La critique est aisée et l’art est difficile, dit-on. Hier, il était une voix critique, François Kabulo Mwana Kabulo passe à l’épreuve et se retrouve au centre de l’attention.

Trésor Mutombo

- Advertisement -spot_img
- Advertisement -spot_img

Latest News

Centrafrique : les Casques bleus tanzaniens rapatriés sur fond des accusations d’abus sexuels

En Centrafrique, soixante membres d'une unité militaire tanzanienne membre de la Mission des Nations unies (Minusca) sur fond des...
- Advertisement -spot_img

Autres articles

- Advertisement -spot_img