Dans la série que le site d’information panafricain Sahutiafrica consacre à l’environnement et aux sites touristiques en RDC, le deuxième article vous emmène à la gare de Kisantu, un site abandonné. Un reportage de Trésor Mutombo, de retour de Kisantu.
Gare de Kisantu. Samedi 18 juillet 2021. Tout est calme. Et il fait chaud. Alfonse Busano, chef de gare, la cinquantaine, de bleu vêtu, en profite pour faire la lessive. Assis devant les rails envahis par l’herbe sauvage.
«Nous ne gagnons plus rien. Ce sont des gares qui se trouvent de bout en bout du rail, càd de Matadi et de Kinshasa, qui gagnent un peu d’argent. Nous qui sommes le long de la ligne, notamment ici à Kisantu, nous ne gagnons pas d’argent puisque nous ne vendons pas de billet pour voyageurs. Les wagons ne sont plus loués. Nous travaillons difficilement. Les frais de fonctionnement ont été supprimés», confie Alfonso Busano.
Des bureaux, peints en jaune, en abandon. Construits dans les années 1920. Vestiges coloniaux. Comme les rails, ils sont pris d’assaut par des herbes qui ne cessent de croitre. De l’autre côté, une école jouxte l’Université Kongo, une des fiertés de Kisantu, grande cité de la province du Kongo central, territoire des cataractes, à l’ouest de la République Démocratique du Congo.

Alfonso Basano gère cette gare depuis 2019. Lui et ses collègues de la Société congolaise des transports et des ports – SCTP – se disent abandonnés à leur propre sort.
Le problème
«Le transport de trains voyageurs est supprimé. Ce sont les deux trains voyageurs qui donnaient encore un peu d’argent et nous permettaient de fonctionner. En leur absence, l’ex-Onatra, notre société n’est plus en mesure de nous prendre en charge. Nous nous supportons nous-mêmes. Nous nous occupons de la propreté de la gare», poursuit-il.
«Vous voyez le quai de la gare est rempli de boue et d’herbe. C’est nous-mêmes, qui devons faire le désherbage et payer les semenciers qui l’entretiennent par nos propres moyens. Entre-temps, l’Onatra ne parvient pas à nous payer convenablement. Nous sommes dans l’impossibilité de faire ce travail», raconte-t-il.
Trésor Mutombo, de retour de Kisantu