En RDC, l’armée doit être restructurée pour une lutte efficace contre les groupes armés à l’est du pays. C’est ce que préconise Placide Mabaka Mukwabuhika, professeur des Universités et analyste politique congolais. «Nous n’avons pas d’armée. Les rebelles qui y ont été introduits dans le passé, n’ont pas d’éthique militaire ni de la discipline. Ils occupent de postes d’officiers dans l’armée et cela pose un grand problème. Je pense qu’il faut refaire l’armée dans la réflexion plutôt que dans l’exécution», a expliqué Placide Mabaka dans un entretien à Sahuti Africa ce mardi 27 avril.
D’après cet analyste politique, il faut la proclamation de l’état de siège au lieu de l’état d’urgence sécuritaire par la fermeture des frontières. Il affirme que cela va faciliter la traque des rebelles dans l’est de la RDC. Pour lui, lutter contre les rebelles sans fermeture des frontières, «c’est une peine perdue». «La sécurisation de l’est du pays est un problème, qui est à la fois simple et complexe. Il faut rebâtir l’autorité de l’État parce que sans armée, je ne vois pas comment le Premier ministre Sama Lukonde va pacifier cette contrée en l’espace de 2 ans», a-t-il déclaré.
«Cette fameuse guerre ou déstabilisation de l’est n’est pas une affaire locale. Elle va au-delà de nos frontières. La pacification de l’est en 2 ans est un challenge difficile. Mais elle doit être la priorité des priorités», a confié Placide Mabaka. Il appelle le nouveau gouvernement à penser également à la rémunération des militaires congolais. «Surtout ceux qui sont au front». Il indique que le gouvernement de Sama Lukonde, Premier ministre congolais, doit plaider auprès du conseil de sécurité pour la restructuration de la Monusco «afin de lui donner un mandat offensif explicite, qu’elle vienne à l’appui des militaires congolais comme une force offensive et non d’observation».
Lundi 26 avril, Sama Lukonde a annoncé des réformes au sein de l’appareil sécuritaire en RDC. Ce sera pour éradiquer l’insécurité dans la région de Beni et de l’Ituri. Depuis quelques jours, les manifestations ont éclaté dans cette partie. Les manifestants exigent la restauration de la paix et le départ de la mission onusienne. Plus d’une dizaine de personnes sont mortes et plusieurs autres blessées dans ces manifestations.
Ali Maliki