Libéré après près de sept mois en détention à la prison de Makala, le journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication d’Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique en RDC, a retrouvé sa rédaction ce mercredi 20 mars.
Chemise blanche et souriant, Stanis Bujakera est accueilli comme un héros dans la salle de rédaction du site congolais Actualité.cd. Poignées de main et accolades. Mais, surtout, la joie de retrouver celui qu’ils ont dénommé « L’info certifiée ». Il a humé l’air de Kinshasa depuis mardi dans la soirée.
Stanis Bujakera veut aller jusqu’au bout avec « le combat du journalisme indépendant ». Mais, il reconnaît tout de même que ce n’est « très difficile ». Que faut-il faire ? « Face à l’oppression, résistez ! Face aux intimidations, aux menaces, ne reculez surtout pas. Ne trahissez surtout pas la profession. Restons professionnels, n’ayons pas peur », prône le journaliste, affirmant être déterminé de continuer de faire ce qu’il sait faire : « Donner l’information à la population ».
« La prison, c’est dur. Elle n’est pas une belle expérience. Mais, je suis convaincu qu’elle ne tue pas. C’était des conditions difficiles parce que la capacité d’accueil pour la prison de Makala, c’est de 1500 personnes. Mais là, on était à plus de 14300 prisonniers et, qui sont détenus dans des conditions inhumaines, insupportables. C’était difficile et dur toutes ces conditions. Mais grâce aux efforts de tout le monde, on a pu tenir », a soufflé Stanis Bujakera, remerciant des associations de journalistes qui ont mobilisation pour sa libération.
Malgré une condamnation à six mois de prison, Stanis Bujakera est sorti de prison. Sa période de détention a couvert sa peine. Il a été condamné pour « falsification et contrefaçon ainsi que faux en écriture ». Des accusations que le journaliste a toujours niées. Et durant son procès, Stanis Bujakera a, à chaque fois, clamé son innocence. Ses avocats ont interjeté appel. Pour ses proches, il est innocent et que son dossier est vide.
Les faits reprochés à Stanis Bujakera, placé en détention en septembre dernier, datent d’un article, qu’il n’a pourtant pas signé, publié le 31 août par Jeune Afrique, évoquant les circonstances de la mort de Chérubin Okende, ancien ministre congolais des Transports, retrouvé mort dans sa jeep. Les enquêtes ont conclu à un suicide. Ce que les proches de l’opposant rejettent.
Trésor Mutombo