La rébellion du M23 aurait pris le contrôle du village Kisharo, chef-lieu du groupement Binza en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, Est de la RDC, selon des habitants de cette zone. Jusque-là, l’armée congolaise n’a pas encore réagi.
Les rebelles se sont-ils retirés de leurs positions ? L’armée congolaise avait déjà parlé d’un leurre. D’après certains habitants contactés par Sahutiafrica, le M23 a pris ce village après d’intenses combats qui l’ont opposé aux rebelles FDRL et un groupe d’autodéfense Maï-Maï. Ils confient que les rebelles auraient aussi pillé plusieurs boutiques.
Certains notables l’ont confirmé à la radio onusienne. « Les affrontements entre les rebelles du M23 et les FDLR coalisés avec un groupe des Maï-Maï ont démarré depuis la soirée de la fête du Nouvel An. C’est le lundi 2 janvier que ces rebelles ont pris le contrôle de kisharo », raconte un habitant sous l’anonymat.
Ces affrontements ont créé un déplacement massif des habitants vers zones supposées sécurisées. Ils interviennent, alors que le M23 a dit être prêt de se retirer de Rumangabo pour laisser cette agglomération à la force régionale de la communauté de l’Afrique de l’est.
Des sources locales, citées par l’AFP, rapportent que le retrait de rebelles du M23 de Kibumba n’est pas effectif dix jours plus tard. Pourtant, ils avaient, le 23 décembre dernier, rencontré les commandants de la Force régionale de l’EAC (East African Community), en vue de leur retrait du groupement (ensemble des villages) de Kibumba.
La résurgence de la rébellion du M23, accusée de massacre de plus d’une centaine de civils à Kishishe, attise de la tension entre Kinshasa et Kigali. Depuis, les deux voisins, dont les relations sont orageuses, s’accusent mutuellement de soutien aux groupes rebelles. Pour la RDC, le M23 est mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Kigali a toujours nié ces accusations. A son tour, il accuse l’armée congolaise de coaliser avec les rebelles rwandais FDRL, accusés de génocide.
Des initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de résoudre cette crise, notamment le déploiement en cours de la Force régionale est-africaine, dirigée par le Kenya.
Depuis Beni, Augustin Sikwaya