A l’approche de la présidentielle, le président Félix Tshisekedi critique l’opposition de ne pas savoir ce qu’elle veut. Bras de fer tendu entre l’opposition et le pouvoir.
Pour le chef de l’Etat congolais, l’opposition doit être claire dans ses revendications. « Elle a dénoncé des choses, elle a dénoncé la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Cour constitutionnelle. Finalement, ces mêmes opposants ont quand-même rejoint le processus », dit M. Tshisekedi devant la diaspora congolaise à Beijing en Chine, où il séjourne.
A Kinshasa, l’opposition a repris le chemin de la rue. Après une manifestation réprimée le week-end, Martin Mayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Matata Ponyo ont appelé à manifester devant le siège de la Ceni pour dénoncer, notamment un processus électoral chaotique. Interdite par les autorités, cette manifestation a été dispersée par la police. La veille du sit-in, Moïse Katumbi s’est vu être empêché de se rendre dans le Kongo Central, où il devait tenir meeting et installer les organes d’Ensemble, son parti.
L’opposition dénonce une dérive dictatoriale. Les autorités, quant à elles, brandissent les impératifs sécuritaires. Ce qui se passe a le goût du déjà vu pour le président Tshisekedi. Au côté de son épouse et première, Denise, il se rappelle de la position tranchée de la coalition Lamuka contre la machine à voter en 2018.
« En 2018, ils étaient en train de dire nous ne voulons pas de la machine à voter, puis à une semaine des élections, on accepte la machine à voter. C’est la même chose : on dénonce mais le lendemain, on va s’enrôler et on prend la carte d’électeur. On ne sait pas ce qu’on veut », affirme le président Tshisekedi.
Pour l’instant, c’est le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition. Samedi, une manifestation de l’opposition a été réprimée, mais sa gestion a fait polémique. Il s’agit notamment des violences policières condamnées par les Nations unies. Washington, lui, a appelé au respect du droit à manifester.
La Rédaction