En RDC, un groupe d’une centaine de personnes ont tenté un assaut à la résidence de Joseph Kabila, ancien chef de l’Etat, (GLM) avant d’être repoussés. Olive Lembe Kabila, son épouse, tacle le régime et affirme être « contrariée et choquée ».
Mercredi 31 juillet. Avenue Uvira, commune de la Gombe, centre d’affaires à Kinshasa. La tension est vive dans l’avant-midi. Tout serait parti d’un conflit immobilier, remontant à plusieurs années, opposant l’Israélien Shimon Ophir et Kabamba Mulumba, alias « Kumul Inter » qui porte sur la propriété d’un immeuble.
Des sources proches du dossier, citées par le site d’informations Actualité.cd, renseignent que Kamul Inter, qui a possédé un terrain, s’était associé à Shimon Ophir pour construire un immeuble en échange du partage des appartements. Kamul Inter, qui a obtenu gain de cause en justice, aurait de tenté de reprendre l’ensemble de la propriété.
Si Shimon Ophir a contesté cette décision devant la Cour de cassation, qui a statué en sa faveur, ses proches se sont pointés avec des éléments de la Légion nation d’intervention (LNI), munis d’une réquisition de l’inspecteur des services judiciaires, pour expulser Kamul Inter.
Et puis, la tension monte. La situation dégénère à l’arrivée de plus d’une centaine de jeunes de la Force du progrès, s’identifiant à l’UDPS, parti présidentiel. Les échauffourées s’exportent près de la résidence de Joseph Kabila. Des témoins rapportent que ces jeunes se sont repliés vers la résidence de Joseph Kabila. Pourtant, ils avaient été engagés pour déloger les occupants des appartements. Ce groupe a été poursuivi par la police avant d’affronter la garde de sécurité de la résidence de M. Kabila. Des tirs d’armes légères ont été entendus.
« On les a, soi-disant, envoyés pour m’éliminer physiquement. Ils étaient très nombreux. Il y a quelques images qui pourront témoigner de cette attaque », a dénoncé Olive Lembe Kabila, dans une vidéo qui circule et déchaîne de passions sur les réseaux sociaux.
Des images montrent ces jeunes, vêtus de t-shirt blancs ou en gilet vert, en train d’arracher les drapeaux du PPRD, parti de Joseph Kabila, mais aussi de détruire ses effigies. Ils sont aux prises avec la garde de la résidence qui tente de les disperser avec des tirs de sommation. Mais dans un communiqué, l’UDPS a affirmé ne pas « reconnaître ni les individus qui apparaissent sur les images en circulation ni leur appartenance au parti ».
« Joseph Kabila a peut-être mal fait de rendre certains importants. Il a mal fait de valoriser certains qui ne savaient même pas porter une veste et d’avoir le respect qu’ils ont aujourd’hui », s’est-elle emportée, rejetant la faute à Jean-Pierre Bemba.
D’après elle, c’est la conséquence de la violation du périmètre sécuritaire de Joseph Kabila. « J’interpelle le président de la République actuel, l’ex-ministre de la Défense M. Jean-Pierre Bemba, qui selon entre guillemet des informations reçues, était à la base de la destruction du périmètre sécuritaire de la résidence du président honoraire de la RDC juste pour chercher une voie de passage de ses camions pour aller construit dans son chantier qui se trouve à quelques kilomètres d’ici. Vous voyez maintenant, le résultat de ce que vous avez cherché ? », a tonné Olive Lembe Kabila.
Aussitôt, le Mouvement de libération du Congo (MLC) a réagi et a condamné « attaque ignoble ». Raphaël Kibuka, porte-parole de la formation politique de Jean-Pierre Bemba, exprime aussi son indignation face aux allégations mettant en cause son leader et appelle Mme Lembe Kabila à « faire preuve de mesure et de responsabilité ».
Au lendemain de ces incidents, Eugénie Tshiela Kamba, vice-ministre congolaise de l’Intérieur, a rejeté toute idée de complot. Elle assure que les enquêtes sont en cours. « Les incidents de GLM n’ont pas été prémédité. C’était un mouvement spontané de jeunes gens dans un esprit de groupe, par conséquent, il n’y a pas eu de complot contre qui que ce soit. Il n’y a pas non plus d’incident ou d’attaque de mort. Les enfants, qui ont été brutalisé, portaient de t-shirts légers. Ils n’avaient ni machette ni arme en mains », a déclaré Mme Tshiela Kamba. Dans la foulée, la police a procédé à une centaine d’interpellations de personnes présentées comme faisant partie de la Force du progrès.
Trésor Mutombo