« Il y a des progrès dans la prévention et l’élimination des violences à l’égard des femmes en RDC. Mais il y a encore beaucoup à faire ». C’est qu’affirme Jeanine Mabunda, députée congolaise au cours du forum sur la réduction de la violence basée sur le genre, organisé ce jeudi 25 novembre à Kinshasa, capitale congolaise. Elle indique que toute femme est exposée dans une forme de violence dans l’attitude, la façon de parler et les interactions. Et que dans un espace public, on doit s’attendre nécessairement à des réactions qui ne pourront pas plaire certainement.
Les violences basées sur le genre sont-elles de sujets tabous en RDC ?
« J’ai été victime des violences conjugales. Cela a été un sujet tabou auprès de mes propres parents. Ils m’ont incriminé de tout en m’indexant de non-respect envers mon ancien époux. Je suis allé porter l’affaire auprès de la justice. Mais on m’a conseillé de trouver un terrain d’attente vu que nous avions déjà des enfants. Par la suite, j’ai quitté mon foyer parce qu’il ne cessait de me frapper parce que je devais être soumise. C’était de trop », a lâché Michelle, la quarantaine révolue et femme d’affaires.
Pour Emmanuella Zandi, une des victimes de violences sexuelles, les causes de la violence à l’égard des femmes sont la religion et la culture. « Il faut qu’on puisse dissocier les choses. La culture patriarcale et la religion empêchent aux femmes de s’exprimer. Quand une personne est victime, elle n’a pas le courage de pouvoir s’exprimer et il y a un manque d’information. Il faut multiplier la sensibilisation pour que tout le monde soit au courant », a-t-elle déclaré.
La députée congolaise Christelle Vuanga appelle à la révision de la loi sur les violences sexuelles. « La loi demande à la victime de se présenter devant un médecin 72 heures après le viol. Le gouvernement congolais n’a décaissé aucune ligne budgétaire sur le fonds de réparation. Certes nous voulons que les partenaires puissent nous aider mais nous devons commencer quelque part. Et cela doit devenir une question de l’Etat congolais », a-t-elle dit.
On estime que 37% des femmes qui vivent dans les pays les plus pauvres ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime au cours de leur vie, certains de ces pays ayant une prévalence s’élevant à une sur deux. La pandémie de Covid-19 a également aggravé la situation en accentuant les inégalités et en aggravant l’exposition des femmes à la violence, selon l’OMS.
Ali Maliki