Mardi 1er mars, des militants et la famille de François Beya, conseiller sécurité du président Félix Tshisekedi, ont dénoncé le durcissement des conditions de sa détention, 25 jours après son arrestation. Ils appellent à un procès équitable ou à « sa libération immédiate ». François Beya a été arrêté le 5 février par l’Agence nationale des renseignements (ANR), le service du renseignement civil de République démocratique du Congo (RDC).
Le médecin de François Beya « accède difficilement à son patient, détenu illégalement à l’ANR, sa famille aussi », a déclaré Victor Tesongo, défenseur des droits de l’Homme et porte-parole du collectif « Free François Beya ».
« Il faut mettre la pression avant d’obtenir des autorisations de visite de son médecin ou de son épouse. Nous dénonçons ces durcissements des conditions de sa détention et invitons l’ANR à transférer le dossier au Parquet pour un procès équitable ou à se prononcer pour sa libération immédiate », a ajouté M. Tesongo lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
« Son épouse, ses enfants et nous, ses frères et sœurs, n’avons plus le droit de lui apporter de la nourriture comme (c’était le cas) pendant les cinq premiers jours (de sa détention). Ça nous inquiète », a déclaré à l’AFP un frère de M. Beya qui n’a pas voulu être nommé.
Les enquêteurs de l’ANR possèdent contre M. Beya des « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale », avait indiqué le 8 février la présidence congolaise.
« François Beya n’a jamais répondu à des questions des enquêteurs. Il n’a jamais été interrogé et ne bénéficie pas de l’assistance d’un avocat indépendant choisi par lui-même », a rétorqué mardi Victor Tesongo.
Le collectif « Free François Beya » a indiqué que Guy Vanda, secrétaire particulier de M. Beya, était aussi détenu à l’ANR et que ses autres collaborateurs vivent désormais en clandestinité, M. Tesongo évoquant « un règlement de comptes ».
François Beya, 67 ans, a été chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019), avant de devenir en 2019 le « Monsieur sécurité » de Félix Tshisekedi.
Il était resté à ce poste en dépit de la rupture fin 2020 entre le président et son prédécesseur, après deux ans d’une cogestion conflictuelle du pays.
AFP/Sahutiafrica