A Butembo, ville située dans l’Est de la RDC, la grève des tenanciers de pharmacies déclenchée depuis la semaine dernière impacte négativement sur le fonctionnement des structures sanitaires. Mercredi 1er juin, plusieurs hôpitaux affirment être dans le risque de rupture de stocks des produits pharmaceutiques.
Dans le contexte actuel, après consultation, les patients sont entrain de recevoir des ordonnances sans espoir de trouver les médicaments prescrits sur le marché.
« C’est depuis hier que mon grand frère a fait des examens au labo de l’UCG. Après les examens, on nous a donné une ordonnance que nous avons remis à l’hôpital Matanda et le docteur nous a fait une prescription de trois médicaments. Et présentement, nous sommes en difficulté d’accéder aux médicaments puis que toutes les pharmacies sont restées fermées », confie à Sahutiafrica un garde-malade.
Les médecins directeurs et infirmiers titulaires des structures sanitaires craignent des conséquences incalculables sur la prise en charge des malades. « C’est dramatique, il faut absolument trouver une solution », a fait savoir sous couvert d’anonymat un gestionnaire d’un hôpital au centre-ville.
Un autre gestionnaire préconise d’effectuer un déplacement à Beni pour se ravitailler en médicaments. « Sans trop de certitude, car la ville sœur de Beni s’approvisionne aussi à Butembo pour certains médicaments essentiels », dit-il.
La grève est liée à un conflit de marché entre des membres de l’Association des tenanciers des pharmacies (ATEPHALU) et l’entreprise d’un grand fournisseur des pharmaciens. Cette dernière est considérée comme une menace dans le cadre de leur business.
Lundi 30 mai, le maire de Butembo a invité sans succès les vendeurs des produits pharmaceutiques à rouvrir les portes de leurs pharmacies. Les grévistes ont durci la mesure en touchant également les officines pharmaceutiques de quartiers autorisées à ouvrir leurs portes qu’à partir de 17H00.
Depuis Goma, Reagan Kimbale