Il est 13 heures passées de 40 minutes, sous un soleil de plomb avoisinant le 35°C à Kinshasa, capitale congolaise. Des écoliers sortis de quelques écoles situés dans la commune de la Gombe, sont en attente d’un taxi ou d’un bus pour rentrer chez soi. Ce lundi 22 novembre, les chauffeurs taxis ont décrété une grève pour dénoncer les tracasseries policières dont ils sont victimes.
Dans les arrêts de bus, les taxis et bus se comptent à bout de doigt. « Je ne comprends pas ce qui se passe. Apparemment les chauffeurs sont en grève. Les prix de transport ont doublé brusquement », a confié à Sahutiafrica Emilie, élève de 5e primaire à l’école Sacrée cœur.
Certains élèves en uniforme noir et blanc sont allongés sous quelques arbres abritant le boulevard du 30 juin. Des visages pâles qui expriment la fatigue ou encore la faim. D’autres accompagnés de leurs parents font de va-et-vient auprès des voitures stationnés le long de la route. « Le trajet jusqu’à Magasin-Kintambo c’est à 2.000 FC pour un taxi-bus et 3.000 FC pour une moto. Oboyi otikali (Tu refuses, tu restes ici) », a lancé un receveur à ses potentiels clients.
« Nous allons rentrer à pied aujourd’hui »
Les chanceux sont ceux qui possèdent un véhicule pour rentrer chez soi. Et malheureux sont ceux qui utilisent le transport en commun doivent rejoindre la maison à pied. Tel est le cas de Chancel Mbau âgé de 15 ans. Il porte trois sacs à dos, accompagné de son petit frère et leur petite sœur, sous leur parasoleil. « Nous ne manquons pas d’argent pour le transport. Mais à cause de cette situation, nous allons rentrer à pied aujourd’hui. Nous nous dirigeons jusqu’à magasin, avec espoir de trouver un taxi allant à pompage », a-t-il dit.
En cours de route, certains propriétaires de véhicules personnels, s’arrêtent pour récupérer quelques élèves pour les déposer dans des arrêts de bus à quelques mètres de leurs domiciles. « Les enfants sont exposés à des dangers en apprêtant ces longs trajets. Il peut leur arriver pire que les chauffeurs arrêtent cette grève et trouvent un terrain d’attente avec les autorités », a déclaré Pitshen, chauffeur personnel.
Ali Maliki