Nous publions la deuxième partie de l’interview avec Samira Fall, slameuse sénégalaise, de son vrai nom Marième Absa Fall Coulibaly. Elle annonce la sortie de son album « Yaraam », qui veut dire « corps saint » en wolof. Cette artiste sénégalaise, qui écrit des poèmes depuis l’âge de 13 ans, exprime à travers ses slams son rêve d’une société où règne l’égalité des sexes et des droits. Dans une interview accordée à Sahutiafrica, Samira Fall confie que le slam permet de se faire entendre et de délivrer ses messages.
Sahutiafrica : Qu’est-ce qui vous a motivé et inspiré à faire cette carrière ?
Samira Fall : Je me suis plus laisser guider par la passion et par beaucoup de désillusions. J’écris des poèmes depuis l’âge de 13 ans et le slam m’a permis de pouvoir les performer sur scène. Cette démocratisation de la poésie et de la parole pour moi est une véritable chance car cela m’a permis de partager mes slams dans beaucoup de pays différents et d’aller aussi à la découverte d’univers artistiques différents. Le slam est un art qui permet de se faire entendre et de délivrer ses messages. C’est réellement ce qui m’a séduit à persévérer dedans.
SA : Quelle vision avez-vous pour cet art ?
Je pense qu’il est entrain de plus en plus de se faire connaître notamment grâce à des acteurs et des collectifs qui ne ménagent aucun effort. Je pense qu’il a un bel avenir devant lui puisque de plus en plus d’ateliers sont délivrés pour des jeunes et des enfants, de plus en plus de concours aussi voit le jour, beaucoup de poètes peuvent participer à des championnats. Je pense que d’ici quelques années le slam aura une plus grande exposition médiatique et sera encore mieux connu et compris du grand public.
SA : Dans Oxymoriques, les thématiques mettant l’accès sur quoi ? Et pourquoi ce choix ?
SF : Oxymoriques relate 10 années de la vie d’une jeune fille à l’âge adulte. De ces 13 à ces 23 ans pour être plus exacte. Cela met à nu l’innocence et la naïveté d’une jeune fille, dont on a volé très tôt l’enfance par la force des évènements. Beaucoup de thématiques y sont déconstruites et l’ouvrage se décline en 10 chapitres comme un voyage de la terre aux nuages. Cela parle de la femme, de la religion, de la famille, des influences, de la culture, de la tradition mais également de la modernité. Il a été publié par les éditions Materia Scritta en collaboration avec Grigri international.
SA : Parlez-nous de votre série de Slam titrée Intro dans laquelle, vous parlez de sujets comme l’immigration, l’amour, la condition féminine et surtout la pandémie du COVID-19 ?
SF : I.N.T.R.O est un projet où je fais mon introspection. Je parle de mon caractère introverti mais, qui est aussi une sorte d’introduction que j’ai délivrée au public. C’est aussi les premières lettres de chaque son : « Intro », « Noir sur blanc », « Tambourin de mon cœur », « Ras-le-bol », et « Outi ». Le projet a été réalisé en période de pandémie grâce à la bourse de création à domicile creativity is life d’Africalia. J’ai pu travailler avec beaucoup de musiciens ainsi que le directeur artistique Steady Key pour composer la musique des textes. J’en ai également profité pour parler d’amour, de politique, de corruption, d’immigration irrégulière mais surtout de la condition de la femme.
SA : Comment avez-vous eu le nom de Samira Fall ?
SF : C’est un surnom qui me suit depuis le collège. Ça vient de « ça m’ira ». Cela parce que je disais rarement non… (Rires). Plus tard, j’ai trouvé que cela sonnait bien. J’ai changé l’écriture et j’ai mis Samira Fall ayant pris mon troisième prénom comme nom de famille. Sinon à l’état civil, je me nomme Marième Absa Fall Coulibaly.
Propos recueillis par Trésor Mutombo