En Tunisie, quatre personnes ont été condamnées à mort et deux autres à la prison à vie pour leur participation à l’assassinat d’un éminent dirigeant politique Chokri Belaid en 2013, a tranché le tribunal ce mercredi 27 mars.
Le gouvernement islamiste indique que les personnes impliquées dans l’assassinat de Belaid et Brahmi appartenaient au djihadiste Ansar al-Sharia. C’est une organisation qu’il avait classée groupe terroriste en août 2013. Au total, dix-huit suspects ont été condamnés mercredi.
Chokri Belaid, homme politique de gauche, a été un fervent critique du parti islamiste Ennahda. Le gouvernement l’a accusé de fermer les yeux sur la violence des extrémistes contre les laïcs. Son assassinat a déclenché d’énormes et violentes manifestations à une époque mouvementée, peu après le Printemps arabe de 2011, marqué par la chute du président Ben Ali.
Il a été abattu dans sa voiture par des hommes armés le 6 février 2013. Selon les médias locaux, son assassinat a été considéré comme le premier assassinat politique en Tunisie depuis des décennies.
Sa famille et des hommes politiques laïcs ont accusé les dirigeants du parti Ennahda d’être à l’origine de l’assassinat. « Bientôt, un deuxième procès débutera et inclura les dirigeants de l’appareil secret d’Ennahda qui a planifié l’assassinat », a dit Abdelmajid, frère de Chokri Belaid, satisfait de la décision du tribunal.
Une allégation fermement démentie par le parti, dont le chef Rached Ghannouchi est emprisonné pour des accusations sans rapport avec lui depuis l’année dernière. En fait, dans un communiqué, Ennahda a indiqué que cette affaire a démontré de manière concluante que le parti n’était pas responsable de cet assassinat.
D’après le parti, les détails conclus par les milieux judiciaires démontrent clairement l’innocence d’Ennahda et ce verdict devrait redonner le respect à ceux qui ont été touchés par de fausses accusations politiques, notamment Ghannouchi, emprisonné l’année dernière avec d’autres critiques de la décision du président Kaïs Saïed de fermer le Parlement en 2021.
Josaphat Mayi