« J’ai vécu la pagaille ici. Se cacher est le seul moyen pour l’éviter », confie à Sahutiafrica Michée, étudiant congolais en Tunisie. Il raconte son calvaire.
Selon lui, les propos du président Kiïs Saied ont changé le comportement des Tunisiens à l’égard des résidents subsahariens. Parti en Tunisie depuis près de 2 ans pour poursuivre ses études, ce Congolais, la vingtaine révolue, est terrifié par la traque des noirs par certains Tunisiens.
« Au départ, que tu sois en ordre ou pas, la police t’embarque. Plusieurs de mes amis étudiants ont été victimes de ces choses. Certains bailleurs ont même chassé leurs locataires pour le simple fait qu’ils sont noirs. Ce mois de février a été dur pour nous », raconte Michée.
Les indignations et la condamnation de propos du chef de l’État tunisien ont tout de même calmé la situation. Mais plusieurs ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été rapatrié dans leur pays. Il s’agit notamment de la Côte d’Ivoire et de la Guinée.
« Il y a quand même du calme pour le moment. Nous sommes à proximité de la présidence. C’est peut-être pour cette raison qu’on a été un peu épargné », dit-il. Malgré cette situation, Michée affirme qu’il veut rester en Tunisie jusqu’à la fin de ses études.
Le 21 février dernier, le président Saied a appelé à des mesures urgentes contre l’immigration clandestine de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, affirmant que leur présence en Tunisie était source de violence et de crimes. Le gouvernement allègue qu’il travaille pour apaiser la situation, mais aucune excuse n’a été avancée pour des dommages causés.
Joe Kashama