Ce mardi 10 décembre, près de quinze personnes ont péri dans un bombardement mené par des forces paramilitaires à Omdourman, banlieue proche de Khartoum, capitale du Soudan, plongé dans le chaos.
Cette information a été livrée par une source médicale, citée par l’AFP. Elle fait aussi état de quarante-cinq blessés. Ils ont été admis aux soins à l’hôpital Al-Nao, un des derniers établissements à recevoir des patients dans le secteur.
D’après les habitants, des bombardements des deux côtés du fleuve frappent régulièrement des civils. « Nous n’avons pas vu de bombardements aussi intenses depuis six mois », renseigne un témoin.
Un autre témoin confie que des tirs d’obus viennent depuis la base militaire de Wadi Seidna, dans le nord d’Omdourman, en direction des positions des FSR dans l’ouest de la ville. C’est à l’autre rive du fleuve Nil, à Bahri.
Dimanche, le bombardement d’une station-service a fait vingt-huit morts et trente-sept blessés dans la capitale soudanaise. Une source a indiqué que neuf des corps ont été remis à leurs familles.
Le réseau des Cellules d’intervention d’urgence qui fournit les habitants explique que la station-service se trouve près d’un marché du sud de Khartoum. Il s’agit d’un secteur visé par des tirs intenses de l’armée ces dernières semaines.
Les armes résonnent au Soudan depuis plus d’un an. Depuis que ce conflit a éclaté sur fond de différend entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de la transition, et le général Hemedti, son ex-numéro 2. Bilan ? Dizaines de milliers de morts et plus de onze millions de déplacés.
Si l’armée contrôle la grande partie d’Omdourman, les FSR ont gagné du terrain à Khartoum-Nord, près de l’autre côté du Nil. Mais les belligérants sont accusés de possibles crimes de guerre, ciblant des civils, y compris des personnels de santé, et de bombarder sans discernement des zones résidentielles.
Entre-temps, les pourparlers pour une cessation des hostilités battent de l’aile et piétinent. Les deux camps font la sourde oreille aux appels de cessez-le-feu. Le général al-Burhan avait affirmé combattre jusqu’au bout.
Josaphat Mayi