Jeudi 8 février, un musée californien a restitué sept objets royaux au roi traditionnel Ashanti du Ghana pour commémorer son jubilé d’argent lors la première remise prévue de trésors Ashanti pillés à l’époque coloniale.
Cette décision fait suite aux récentes annonces du British Museum et du Victoria and Albert Museum de Londres, visant à prêter au Ghana des trésors d’or et d’argent pillés dans le royaume d’Asante dans le cadre d’un accord de six ans.
Les trésors royaux du Ghana du Musée Fowler, dont un collier en or, une chaise ornementale et un fouet en queue d’éléphant, ont été présentés lors d’une cérémonie des chefs au palais Manhyia de la ville de Kumasi dans la région Ashanti.
L’événement, organisé à l’approche du 150ᵉ anniversaire de la guerre anglo-asante de 1874, a rassemblé des chefs traditionnels, des hommes politiques et des diplomates, la plupart parés de rouge et de noir pour symboliser le deuil. Les objets retournés font partie de la collection du Fowler Museum depuis 1965. Les objets seront exposés au musée du palais Manhyia dans le cadre de la célébration qui durera un an.
Le monarque Ashanti, Otumfuo Osei Tutu II, qui joue un rôle cérémonial important au Ghana, affirme que le retour de ces objets va contribuer à unir le peuple ghanéen. « Ce qui vient de se passer confirme ce qui s’est produit il y a tant d’années, lorsque les Britanniques nous ont attaqués et pillés nos trésors. Restons unis pour apporter la paix et le développement dans le royaume », a-t-il déclaré.
Contrairement à d’autres institutions négociant avec le Ghana, le musée Fowler n’a imposé aucune condition, laissant à la discrétion de ses intendants ghanéens le soin de décider de leur utilisation pour des expositions dans des musées, des trésors de palais ou des célébrations publiques.
Entre-temps, la pression augmente pour que les musées et institutions européens ainsi qu’américains restituent les objets africains volés sous le règne des anciennes puissances coloniales que sont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique.
Le Nigeria, voisin, négocie le retour de milliers d’objets métalliques des XVIe et XVIIIe siècles pillés dans l’ancien royaume du Bénin, actuellement détenus par des musées et des collectionneurs d’art aux États-Unis et en Europe. Il y a deux ans, le Bénin a reçu une vingtaine de trésors et d’œuvres d’art volés en 1892 par les forces coloniales françaises.
Ephra Kimuana