Une coalition d’opposants a appelé mercredi dans un communiqué à manifester contre les coupures d’électricité récurrentes qui plombent l’économie du Mali, où la junte au pouvoir a réduit au silence les voix critiques.
La Synergie d’action pour le Mali, composée de 30 partis et mouvements d’opposition, dont des partisans de l’influent imam Mahmoud Dicko, est devenue depuis sa formation en février l’une des rares voix de la contestation contre la junte, qui a pris le pouvoir par un coup d’État en 2020 et suspendu début avril les activités des partis politiques.
Cette coalition appelle les Maliens à manifester le 7 juin pour manifester contre les coupures d’électricité et la vie chère et « réclamer ses droits après des mois de résilience », sans préciser les lieux des rassemblements.
« Depuis un certain temps notre pays est confronté à la pire crise énergétique de son histoire, qui a des répercussions graves sur les hôpitaux, les commerces, les ateliers de métier, les ménages, bref un manque à gagner énorme pour l’économie nationale et pour le quotidien du citoyen lambda », ont déclaré ses représentants.
La junte a interdit en mars les activités de la Synergie d’action pour le Mali à Bamako, invoquant des « menaces de troubles à l’ordre public ». Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives.
La justice malienne a été condamnée lundi à deux ans de prison, dont une ferme, un célèbre universitaire et militant politique auteur d’un livre critiquant la communication de la junte au pouvoir.
Mi-mai, un collectif d’opposants en exil a appelé les Maliens à « se soulever contre la dictature » et à soutenir un projet de création d’un parlement et d’un gouvernement parallèle.
Ce collectif a acté la création d’une « assemblée citoyenne du Mali en exil » dans un communiqué publié samedi et annoncé que cette assemblée élirait un gouvernement de « transition civile » le 25 mai avant de rendre publique l’identité de ses membres.
Le procureur de la cour d’appel de Bamako a annoncé le 16 mai l’ouverture d’une enquête pour « atteinte au crédit et à la sûreté de l’État » visant les auteurs de publications en lignes qui avaient diffusé les communiqués de ces opposants en exil.
AFP/Sahutiafrica