Lundi 2 janvier, le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation de la société civile, a dénoncé des exactions commis par des Volontaires pour la défense de la partie (VDP, supplétifs de l’armée) après la découverte de vingt-huit corps la veille du Nouvel An à Nouna, dans le nord-ouest du Burkina Faso.
Selon Daouda Diallo, secrétaire général du CISC, « suite à une attaque terroriste qu’aurait subie par le quartier général des VDP de Nouna, samedi, des dozos (chasseurs traditionnels) armés, identifiés par les victimes comme étant des VDP, ont conduit en guise de représailles, des actions meurtrières ». Il fait état d’un bilan d’au moins vingt-et-une personnes tuées y compris des enfants. « Le bilan ne cesse de s’alourdir au fur et à mesure des informations qui nous arrivent du terrain », dit-il.
Cette organisation de la société civile rapporte que « des civils armés se revendiquant être des VDP se livrent librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation ».
Dans un communiqué, Armel Sama, procureur près le tribunal de Grande instance de Nouna, précise que la plupart des victimes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par balles. Le gouvernement assure qu’une enquête a été immédiatement ouverte pour élucider les circonstances du drame et établir toutes les responsables.
Les autorités appellent l’ensemble de la population au calme et affirment que toutes les dispositions sont prises pour faire toute la lumière sur « ces violences inacceptables ». « Ce drame se produit à un moment où le Burkina Faso a engagé une opération de mobilisation de l’ensemble du peuple pour une unité d’actions dans la lutte contre le terrorisme », indique Jean Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement.
Depuis 2015, le Burkina Faso, théâtre de deux putschs en l’espace de huit sur fond de l’impasse sécuritaire, est confronté à la montée de la menace djihadiste. Des attaques menées par les groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI), ont fait des milliers de morts. Et près de deux millions de déplacés.
Trésor Mutombo