Ce lundi 31 janvier, le tribunal militaire de Ouagadougou a décidé de suspendre le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, héros de la révolution burkinabè et ses douze compagnons, jusqu’au rétablissement de la Constitution au Burkina Faso. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, chef de la junte militaire, a suspendu la Constitution après sa prise du pouvoir il y a une semaine.
« Le tribunal a examiné les différents arguments et décidé de suspendre l’audience pour une bonne administration de la justice. Il invite les parties à rester à l’écoute pour la reprise qui se fera après le rétablissement de la Constitution », a tranché Urbain Meda, président de la juridiction militaire.
Dès l’ouverture de la séance de reprise du procès qui avait été interrompue par le coup d’Etat du 24 janvier, les avocats de la partie civile avaient demandé sa suspension en attendant la normalisation juridique de la part des nouveaux dirigeants du pays, a rapporté l’AFP. Selon Me Prosper Farama, avocat de la famille Sankara, « la partie civile estime qu’un procès doit se tenir dans un délai raisonnable, mais nous ne voulons pas d’un procès, qui soit entaché d’irrégularités ».
Au Burkina Faso, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara s’est ouvert en octobre. 34 ans après son assassinat. Mais il se déroule sans les deux principaux accusés. Il s’agit de Blaise Compaoré, ex-président déposé après une révolution populaire en 2014 ainsi que l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de Compaoré, en fuite depuis 2016. Il est soupçonné d’avoir mené le commando, qui a assassiné Thomas Sankara et ses compagnons. Le général Gilbert Diendéré, qui était présent lors du procès, a plaidé non coupable.
Trésor Mutombo