Des tirs attendus dans le quartier présidentiel, le signal de la chaîne nationale coupée, plusieurs axes bloqués. Ce vendredi 30 septembre, Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, s’est réveillé dans la confusion.
Des sources citées par LeFaso.net, média local, rapportent qu’il s’agit d’un mouvement des gendarmes et militaires mécontents. Des pourparlers sont en cours pour les calmer, alors que le colonel Paul-Henri Damiba, chef de la junte au pouvoir, serait actuellement en lieu sûr après sa visite au front pour réconforter les soldats.
« J’ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires », a confié une source à l’AFP.
Dans le quartier 2000 abritant la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, la présence militaire a été renforcée.
Ces mouvements interviennent quatre jours après l’attaque d’un convoi de ravitaillement ayant fait une quinzaine de morts près de Gaskindé dans le nord du Burkina Faso.
Selon des sources locales, les récentes attaques djihadistes auraient attisé les tensions au sein de la grande muette, alors que des rumeurs confuses de mécontentements et de tentative de putsch bruissent. Certains proches du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana ne cachent pas leur colère face à sa détention depuis plusieurs mois pour tentative de coup d’Etat et détournement de fonds, rapporte leFaso.net.
Jeudi 29 septembre, des centaines de personnes ont manifesté pour manifester dans la capitale du Burkina pour exiger la démission du président de la transition. Ils dénoncent son incompétence dans la gestion de la crise sécuritaire qui ronge le pays.
A la tête de la junte militaire qui a renversé le président Christian Kaboré, le colonel Damiba a fait de la lutte contre la montée de la menace djihadiste une de ses priorités. La situation ne s’est pourtant pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies. Depuis 2015, le Burkina Faso est sous menace d’attaques de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Trésor Mutombo