Au Burkina Faso, le gouvernement a ouvert une enquête sur fond d’allégations d’exactions militaires contre des civils à Djibo, dans le Sahel burkinabè, en proie à des violences djihadistes.
Le gouvernement assure vouloir faire « la lumière sur cet incident ». Toutefois, les autorités mettent en garde « contre les pièges perfides orchestrés par des terroristes aux abois dans le dessein de jeter l’opprobre sur les forces de sécurité ».
Selon une note du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), les forces de défense et de sécurité buurkibè (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont soupçonnés d’avoir tué de nombreux civils dans plusieurs villages près de Djibo.
Cette agence onusienne fait aussi état de tirs d’obus sur les villages de Holdé, Yaté, Ména et Dabere-Pogowel. Alors que des sources citées par RFI mentionnent la mort d’une cinquantaine de civils et des blessés, le porte-parole du gouvernement a, dans un communiqué, affirmé que « ces allégations ne leur surprennent pas ».
Selon lui, les terroristes sont « coutumiers de la manipulation et de la désinformation », d’autant plus que « des actions offensives sont engagées dans la région du Sahel ». Pourtant, en avril dernier, le ministère de la Défense avait annoncé ouverture d’une enquête après des accusations similaires dans le Solhan, toujours dans le nord du Burkina.
La région de Djibo est sous blocus djihadiste qui pénalise des populations depuis des mois. Fin octobre, l’attaque contre une base militaire avait couté la vie à au moins dix soldats.
Raymond Nsimba