L’Ong Human Rights Watch (HRW) a, dans un rapport publié ce jeudi 11 août, accusé l’armée camerounaise de « meurtres » et « détentions arbitraires » dans une région anglophone, en proie un conflit sanglant entre des groupes séparatistes et les forces de l’ordre. Les autorités camerounaises n’ont pas encore réagi.
« Des soldats camerounais ont sommairement tué au moins dix personnes et commis plusieurs autres abus entre le 24 avril et le 12 juin lors d’opérations anti-insurrectionnelles dans la région du Nord-Ouest du Cameroun », rapporte HRW.
Illaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale à HRW, exhorte que « les autorités camerounaises devraient mener des enquêtes crédibles et impartiales, mais aussi demander des comptes à leurs auteurs ».
Selon cette organisation, des membres des forces de l’ordre ont « détruit et pillé des centres de santé, détenu arbitrairement au moins vingt-six personnes et en auraient fait disparaître de force quelque dix-sept autres ».
HRW évoque aussi « l’attaque, le 1er juin dernier, par des soldats camerounais du village Missong dans le nord-ouest qui a fait neuf morts, dont quatre femmes et une fillette de 18 mois, dans une opération de représailles contre une communauté soupçonnée d’abriter des combattants séparatistes ».
« L’armée avait alors reconnu une méprise et une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée », indique HRW. D’après cette source, les forces de sécurité ont, en juin, « sommairement tué un homme, ont blessé un autre, ont brûlé au moins douze maisons, détruit un centre de santé communautaire et pillé au moins dix magasins à Belo ».
Au Cameroun, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont ensanglantées par les conflits armés qui opposent des groupes armés réclamant l’indépendance d’un Etat qu’ils appellent « l’Ambazonie » et des forces de sécurités, faisant plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
Les ONG internationales et les Nations Unies accusent régulièrement les rebelles comme les militaires et les policiers de commettre exactions et crimes contre les civils.
La Rédaction