«Il est temps de faire prévaloir des mécanismes extra-judiciaires. Et donc, d’opter pour le compromis politique parce qu’emprisonner le président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à leur retour n’est pas la meilleure chose qui puisse arriver à la Côte d’Ivoire pour le moment. J’opte pour le compromis politique afin que nous puissions sortir de cette impasse», préconise Sylvain N’guessan, analyste politique ivoirien à SahutiAfrica.
Alors que son retour est annoncé en Côte d’Ivoire après son acquittement par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien, a été condamné par contumace à 20 ans de prison en 2018 dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les faits se sont déroulés pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Peut-il être poursuivi par la justice ivoirienne à son retour ?
Du point de vue du droit formel, l’ancien Chef de l’état pourrait être poursuivi afin de purger sa peine. La démarche judiciaire risque d’aller à l’encontre des efforts de réconciliation comme l’explique Sylvain N’guessan, analyste politique ivoirien. «Je pense comme vous le savez dans un processus de réconciliation nationale, il n’y a pas que les dossiers judiciaires. Il y a aussi les mécanismes extra-judiciaires de réconciliation. Vous vous rappelez des tribunaux Gacaca au Rwanda, de la commission de réconciliation de l’Afrique du Sud » détaille l’expert des questions ivoiriennes.
Mercredi 07 avril, le président Alassane Ouattara a annoncé que «Laurent Gbagbo peut rentrer quand il veut en Côte d’Ivoire. Ses frais de transport à lui et sa famille seront prises en charge par l’État. Il bénéficiera aussi des avantages des anciens Chefs de l’État». Aucun mot sur sa condamnation par contumace. Quel sort sera réservé à Charles Blé Goudé, ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo, qui ne bénéfice pas des mêmes privilèges que l’ancien président ?
Trésor Mutombo