Une information judiciaire sera ouverte sur l’assassinat d’Ibrahim Coulibaly, ex-chef rebelle ivoirien assassiné en avril 2011, suite à une plante déposée par sa fille en France.
Un juge parisien a été désigné pour enquêter sur ce dossier, dans lequel Guillaume Soro, ancien Premier ministre ivoirien en exile et son entourage, seraient impliqués, selon l’AFP. Dans la plainte, la fille de M. Coulibaly accuse notamment M. Soro pour « torture », « traitement cruel » et « assassinat ».
Mais, pour un des avocats de l’ancien Premier ministre, il s’agit d’une « procédure calomnieuse et politique opportunément initiée en mai 2020, près de neuf ans après les faits et à quelques mois de l’élection présidentielle ivoirienne ». « Nous contestons très vivement cette tentative de réécriture mensongère de l’histoire », a réagi Robin Binsard, avocat de Guillaume Soro, à l’AFP.
Soro avait été, dans cette plainte dévoilée par l’AFP, présenté comme le commanditaire de l’enlèvement, de torture et d’assassinat d’Ibrahima Coulibaly. C’était le 27 avril 2011. Cette plainte dénonçait aussi le fait que plusieurs personnes avaient été tuées lors de combats entre factions rivales en juin 2004 à Bouaké et Korhogo. Et les Forces nouvelles de Guillaume Soro est accusés d’être impliquées dans ce bain de sang.
« En dépit des soupçons sévères qui pèsent sur lui dans différentes affaires, Guillaume Soro a pu trouver en France un accueil chaleureux et franchement confortable », a dénoncé Clara Ernst- Mollier au cabinet Ancile avocats, dirigé par Me Joseph Breham, l’un des avocats qui a déposé ladite plainte.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro. En avril 2020, il avait déjà été condamné à 20 ans de prison par contumace pour recel de détournement de deniers publics. Cette condamnation avait justifié l’invalidation de sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020.
Josaphat Mayi