Mardi 03 mai, le géant pharmaceutique Aspen, qui s’est lancé dans la production et la commercialisation de vaccins anti-Covid en Afrique du Sud après un accord avec l’Américain Johnson & Johnson, risque de mettre fin au projet faute de commandes.
L’Afrique du Sud et l’Inde ont été à la tête d’une bataille pour l’égalité d’accès aux vaccins et une suspension des droits de propriété intellectuelle pour permettre la fabrication locale de doses à moindre coût.
« Si nous ne recevons aucune commande de vaccins anti-Covid, il n’y aura clairement aucune raison de conserver cette ligne de production », a déclaré Stavros Nicolau, directeur général du groupe pharmaceutique sud-africain, à l’AFP.
Il souligne que si le projet prend fin, la nécessité d’une production régionale resterait alors une simple coquetterie politique sans substance.
« Nous savions que la fabrication de vaccins anti-Covid pourrait ne pas être viable. Mais nous avions eu l’assurance qu’une plateforme de fabrication régionale était essentielle et qu’elle serait soutenue », a-t-il ajouté.
Avant ce projet, Aspen avait un accord avec J & J limitant son rôle au conditionnement de doses, sans pouvoir ni sur la vente, ni sur les prix. Plus de 100 millions de doses ont été conditionnées fin 2021, dont la quasi-totalité fournie à l’Afrique, selon Aspen.
L’Afrique, avec une population de 1,3 milliard, est la région du monde la plus faiblement immunisée avec un taux de vaccination de seulement 15,8%. D’abord en manque de doses, le continent est aussi confronté à un scepticisme vaccinal d’une part de la population.
AFP/Sahutiafrica