Alors que le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au Burkina Faso, affirme s’être lancé dans une lutte acharnée contre l’insécurité, des djihadistes continuent endeuiller le nord du Burkina Faso, où une dizaine de personnes ont été tuées lors d’une attaque jeudi 2 mars.
Cette information a été livrée par des sources locales, citées par l’AFP, ce lundi. D’après des témoins, les assaillants ont attaqué le village d’Aorema, situé à une dizaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.
« Ces assaillants ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes assis dans un kiosque », ont expliqué les habitants de la zone à l’AFP.
D’après la même source, sept jeunes sont morts sur le champ et trois personnes dans leurs domiciles, touchées par des balles perdues. Deux autres personnes, blessées par balles, ont ensuite succombé à leurs blessures.
Un habitant, renseigne la même source, fait état d’au moins quatorze morts, avec plusieurs blessés. Ces derniers ont succombé à leurs blessures dans les jours qui ont suivi l’attaque.
« C’est le kiosque où les jeunes étaient rassemblés qui a été directement visé par les terroristes qui avaient déjà fait des incursions dans le village, donnant l’ordre aux jeunes du village de ne plus s’y regrouper », a-t-il précisé.
Au lendemain de cette attaque, un couvre-feu a été instauré dans toute la région du Nord du Burkina Faso, frontalière du Mali et régulièrement visée par les djihadistes. Ce couvre-feu interdit la circulation des véhicules et des personnes entre 22H et 5H du matin jusqu’au 31 mars.
Outre la région du Nord, un couvre-feu a été instauré dans plusieurs provinces dans le centre-est, le centre-nord et l’est pour une durée allant d’un à trois mois. Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à la montée de la menace djihadiste ave des attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI). Ces violences attribuées à ces groupes terroristes ont fait depuis 2015 plus de 10.000 morts civils et militaires selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
Mervedie Mikanu