Des hommes armés en tenue de l’armée burkinabè ont abattu une soixantaine de personnes dans la province du Yatenga, située dans le nord du Burkina Faso, selon le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya.
Les faits se sont produits dans le village de Karma. Lamine Kaboré, procureur de Ouahigouya cité par l’AFP, confie que « des blessés ont été évacués et sont actuellement pris en charge au sein de nos structures de santé ».
- Kaboré, qui affirme avoir été alerté par la gendarmerie, rapporte que « les auteurs auraient emporté plusieurs biens ». Il indique avoir donné « les instructions nécessaires en vue de les élucider et d’interpeller toutes les personnes, qui y sont impliqués ».
Mais des habitants, cités par l’AFP, eux, avancent un bilan avoisinant quatre-vingt personnes tuées. Selon des sources locales, des rescapés confient que des dizaines d’hommes et de jeunes ont été exécutés par ces hommes vêtus de tenues militaires.
D’après Abrahamane Mande, préfet de la ville, des militaires avaient tiré à l’arme automatique et frappé des citoyens, « occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés au sein de la population ».
Il s’agit d’une tuerie qui intervient une semaine après que six soldats et trente-quatre supplétifs de l’armée ont été tués lors d’une attaque des djihadismes présumés près d’Aorema, village situé à proximité de Ouahigouya.
Malgré la détermination du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par putsch, le Burkina Faso reste en proie à la montée de la menace djihadiste. Les attaques de groupes djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI), ont fait des milliers de morts et deux millions de déplacés internes.
La Rédaction