«En tout état de cause, la machine à broyer est en place depuis presque 2 ans. La Cour Suprême est à sa botte puisque la Cour Suprême qui a fait cette mauvaise œuvre de maintenir sur le bulletin de vote ceux, qui ne sont pas candidats. La CENI est à son service. Et donc, la boucle est bouclée», a déclaré Saleh Kebzabo, opposant tchadien, dans un entretien exclusif à Sahuti Africa ce mercredi 07 avril. Saleh Kebzabo affirme qu’il mène une campagne pour expliquer à ses sympathisants qu’il « n’est pas candidat ». Et appelle au boycott de la présidentielle prévue ce dimanche 11 avril.
Saleh Kebzabo indique que ce scrutin est une élection bidon. D’après lui, « c’est mieux de rester chez soi » que d’aller participer à ce vote, dont les résultats ne reflètent pas la vérité des urnes. « La fraude a commencé, en mettant ma photo sur le bulletin de vote comme si j’étais candidat. C’est une forme de fraude donc, il faut expliquer cela à la population. Et lui demandé de ne pas aller voter. Nous nous boycottons l’élection. Donc, ils ne vont pas aller au vote ce dimanche. Puis ajouter d’ailleurs que nous sommes plus présents que les partis politiques qui sont eux-mêmes candidats sur le terrain. Ils font du bruit dans les grandes villes comme N’Djamena. Mais moi, je vais dans la profonde brosse du Tchad où ils ne sont pas là. Donc, nous avons notre espace », a ajouté l’opposant.
« L’administration territorial avec les préfets, les gouverneurs et autres, l’administration traditionnelle avec les chefs traditionnels sont tous mobilisés au profit du candidat Déby. Donc, ce n’est pas la peine de dire que c’est une élection. C’est une élection à sens unique et par conséquent laissez-le courir seul« , a-t-il dit.
Début mars, Saleh Kebzabo avait annoncé le retrait de sa candidature à la présidentielle du 11 avril prochain. Il a indiqué qu’il refuse de participer à une « mascarade de l’élection ». Il a accusé le président Idriss Déby d’intimider ses concurrents par l’usage de la force. C’était après la tentative d’arrestation de Yaya Dilla Djérou dans son domicile à N’Djamena.
« L’explication est simple et la population comprend notre explication. Les Tchadiens disent que chaque fois qu’ils vont au vote qu’ils élisent quelqu’un, c’est un autre qui est élu. En d’autres termes, Déby est toujours proclamé élu même quand on ne le vote pas. Et donc, à quoi sert d’aller au vote ou de ne pas aller ? C’est la même chose par conséquent, il vaut mieux rester chez soi, dimanche pour les chrétiens d’aller à la messe, passer la journée à l’église. C’est mieux que d’aller participer à un vote bidon, dont les résultats, de tout façon, ne sont pas ce que vous avez fait« , a-t-il poursuivi.
Au Tchad, la tension monte à cinq jours du scrutin présidentiel. Une partie de l’opposition et la société civile appellent au boycott de l’élection. Plusieurs manifestations de l’opposition et de la société civile pour réclamer l’alternance ont été réprimées. Le président Idriss Déby, au pouvoir depuis 30 ans, est candidat pour un sixième mandat. Il sera en face de sept candidats de l’opposition divisés.
Trésor Mutombo